samedi 11 juillet 2009

Grande-Bretagne : les écoles juives en danger


Le « Jewish Chronicle », porte-parole de la communauté juive, titrait ce vendredi : « La décision de la Cour d’Appel plonge l’école juive dans une profonde crise »



En effet, la communauté juive organisée de Grande-Bretagne se trouve actuellement prise dans une tourmente qui risque d’avoir des effets néfastes pour l’avenir de son réseau éducatif. Un Tribunal vient en effet de décréter « que le refus d’une école juive d’accepter des élèves non-juifs relève du racisme ». L’affaire a démarré par le refus de l’Ecole J.F.S d’accepter un élève de père juif mais dont la mère avait passé un processus de conversion réformé. Ce refus de l’école avait été avalisé par le Grand-Rabbin de Grande-Bretagne lui-même.



Le père avait fait appel de cette décision devant un tribunal il y a une année, et les juges avait alors donné raison au chef d’Etablissement, au motif suivant : « Une école juive, comme toute autre école confessionnelle, est en droit de fixer elle-même les critères d’admission de ses élèves ». Le père s’est donc tourné vers une Cour d’Appel qui le 25 juin dernier, a rendu un verdict exactement inverse que le précédent: « L’acceptation d’un élève dans un école juive, comme dans toute autre école confessionnelle ne peut pas se faire sur des bases d’appartenances ethniques ou religieuses ». Cette décision a provoqué une telle onde de choc dans la communauté juive britannique qu’elle a même été condamnée par le dirigeant du Judaïsme réformé britannique, Dany Bayfield, qui l’a qualifiée de « désastre » et « d’offense ».



Ainsi, selon ce verdict qui risque de faire jurisprudence, une école juive ne pourrait plus refuser, non seulement un élève dont la mère a été convertie selon le procédé reformé, mais n’importe quel élève non juif qui voudrait y entrer pour diverses raisons : proximité géographique, qualité de l’enseignement ou de l’encadrement etc. L’Ecole J.F.S a indiqué qu’elle va elle-même faire appel de cette décision devant la Chambre des Lords, car « la décision de la Cour d’Appel risque de modifier profondément le fonctionnement de l’école ainsi que l’enseignement qui y est prodigué ». Bien que « critiquant le refus de l’école J.F.S. d’accepter des enfants de mères converties réformées », Dany Bayfield a annoncé « qu’il soutiendrait à 100% les actions de la United Synagogue (Orthodoxe) pour faire changer le verdict de la Cour d’Appel. »



Le réseau d’écoles J.F.S. est l’un des plus connus et prestigieux en Grande-Bretagne, et c’est le plus grand d’Europe. Il accueille des élèves juifs dont les degrés de pratiques sont très différents, parfois même inexistants, mais impose dans son règlement une vie interne basée sur la Halakha. Les instances de la Judaïcité britannique se disent très inquiètes pour l’avenir de ces écoles. En effet, les écoles juives, et le réseau J.F.S sont réputés pour avoir un niveau d’enseignement et de vie interne de grande qualité. De nombreuses familles non-juives ne demanderaient pas mieux de pouvoir y inscrire leurs enfants, face à un enseignement public de plus en plus médiocre et à une disparition progressives des valeurs morales dans ces établissements.





Le Grand-Rabbin de Grande-Bretagne, Rav (Sir) Yonathan Sacks écrit dans le « Jewish Chronicle » que ce qu’a voulu dire en fait la Cour d’Appel, est que le Judaïsme est une forme de racisme, alors qu’il n’en n’est rien, puisque toute personne qui le désire sincèrement peut se convertir au Judaïsme. Nos critères sont donc religieux et non raciaux ou ethniques ».



Il a annoncé que si même la Chambre des Lords ne donnait pas raison à l’école juive, lui, ainsi que les dirigeants du Judaïsme orthodoxe britannique, saisiraient les tribunaux européens.



A la lecture de la presse juive d’Outre Manche, on peut aisément se rendre compte du désarroi dans lequel est maintenant plongée la communauté juive britannique, et ses instances éducatives en particulier, suite à cette décision. Et les écoles juives d’Europe pourraient commencer à craindre de l’extension du phénomène sur le continent.


par Shraga Blum

http://www.actu.co.il/2009/07/grande-bretagne-les-ecoles-juives-en-danger/

Obama voit rouge, mais quelle mouche le pique ?



Freddy Eytan | Le Cape

Voilà déjà cent jours que le président Barak Hussein Obama est préoccupé par la politique israélienne du gouvernement Netanyahou, tout comme, seul Israël empêche l’avènement d’un monde meilleur, tout beau et tout gentil. A chaque occasion, Obama critique la position de Jérusalem sur les implantations, voit tout rouge et met en garde contre une intervention militaire de Tsahal contre le projet nucléaire iranien.


Orfèvre en matière de communication et populaire dans les médias, le président américain a réussi à focaliser l’attention internationale sur les méandres de la politique israélienne.

Prétendant être le gendarme du monde, le grand metteur en scène de la diplomatie spectacle, a simplement inverser les rôles : Israël est désormais, l’intransigeant, le méchant et le belliqueux qu’il faut maitriser et punir, tandis que la Corée du Nord et l’Iran sont des pays qui ont le droit de faire la pluie et le beau temps en matière nucléaire. Ils peuvent se moquer éperdument des conventions internationales et menacer la stabilité de la planète sans difficulté majeure.

L’Amérique d’Obama laisse faire et souhaite même le dialogue. La diplomatie nécessite habilité et tact dans les relations avec les Etats, mais elle est aussi conduite avec fermeté, détermination et dissuasion. Sur ce plan, la diplomatie américaine a échoué. En dépit des apparences et des discours musclés, Obama prouve que faiblesse et désarroi.

En dénonçant la politique israélienne, systématiquement et quotidiennement, il encourage les extrémistes du Hamas à continuer à saboter tous les processus de paix et il pose des conditions préalables à Mahmoud Abbas en le décourageant de reprendre les négociations avec Benjamin Netanyahou.

Mais quelle mouche a piqué Obama ?

Souhaite-t-il le départ du gouvernement Netanyahou ou préfère t-il la chute des régimes totalitaires et obscures ? Tel avec la Corée du Nord, la politique de l’’administration américaine est perplexe et ambiguë avec les Arabes et l’Iran, et en fait, elle n’existe pas vraiment.

Dans ce contexte, Israël devrait poursuive ses démarches pour prouver ses bonnes intentions et son amitié inébranlable envers les Etats-Unis et attendre patiemment cohérence et pragmatisme dans la diplomatie du président Obama. Jérusalem doit aussi faire comprendre au président américain que l’Etat juif est toujours souverain et indépendant et son gouvernement élu démocratiquement au suffrage universel, agira contre les menaces selon ses propres intérêts.

vendredi 10 juillet 2009

Obama et la Palestine

par Jeff Robbins, pour Wall Street Journal

Titre original : Obama and Palestine


Traduction : Objectif-info




La prise de distance de l’Administration avec Israël va probablement renforcer ceux qui croient que le soutien américain à ce pays peut s’achever.
Dans son nouvel ouvrage, « Un état, deux États : une solution au conflit israélo-palestinien » l’historien Benny Morris raconte l'histoire funeste du refus palestinien d’accepter véritablement Israël en tan qu’État juif au cœur d’un Moyen-Orient uniformément musulman. Morris a étudié le rejet permanent des Palestiniens en particulier et des Arabes en général d'une solution à deux état. Ce refus signale-t-il a été "la volonté constante des dirigeants palestiniens… dans toute l'histoire de leur mouvement national jusqu’à nos jours.


Naturellement, le refus des responsables politiques palestiniens, des universitaires et du clergé de s’engager à accepter un État juif pour toujours à côté d'un État palestinien est à la fois un sale petit secret, et un énorme gorille de 800 livres au milieu de la pièce quand la discussion s’engage le conflit israélo-palestinien.


Comme le note Morris, les Palestiniens ont donné pendant plus de 80 ans la preuve "persuasive" qu'ils ne veulent pas d’état juif dans la région, quelles que soient les frontières, et quelle que soit la politique poursuivie par tel ou tel gouvernement israélien en matière d’implantations. Le rejet palestinien d'un état juif quel qu’il soit n'est pas l’un des thèmes récurrents du conflit, mais son thème dominant. C’est ainsi que dans les années 30, les Palestiniens ont rejeté une solution à deux états qui aurait créé un état juif sur moins de 20 pour cent de la Palestine. Dans les années 40, les Palestiniens ont rejeté le plan de partition des Nations Unies qui aurait créé un état juif sur moins de la moitié des terres cultivables de la Palestine. De 1948 à 1967, alors qu’Israël n'était en aucune façon présent à Gaza, en Cisjordanie, ou à Jérusalem-Est, les Arabes n'ont pas créé d’état palestinien. Après la guerre 1967, quand Israël a accepté la formule de la terre contre la paix dans la résolution 242 de l'ONU, le monde arabe, Palestiniens compris, l'a rejetée. En 2000, quand Israël a soutenu un plan proposé par le Président Clinton qui aurait créé un état palestinien indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale, Gaza dans son intégralité et pratiquement toute la Cisjordanie, les Palestiniens l’ont aussi rejeté, et au lieu de l’approuver ils ont déclenché une campagne d’attaques à la bombe qui a tué 1.100 Israéliens et occasionné aussi en conséquence la mort de 4.000 Palestiniens.


Et en 2006, quand Israël a retiré unilatéralement de la Bande de Gaza, par la contrainte, des milliers d’habitants des implantations, tirant un trait sur toute présence juive, les Palestiniens ont répondu en tirant des roquettes contre les centres de population civile israélienne. Ils mettaient ainsi Israël face au choix détestable de laisser un nombre toujours plus grand de ses civils sous le feu des tirs de fusée quotidiens, ou d’entrer à Gaza pour mettre un terme à ces attaques au prix de pertes inévitables dans la population locale. De son coté, la direction du Hamas qui avait assassiné nombre de ses opposants et achevé la prise de contrôle militaire de Gaza, était plus que satisfaite d’échanger des centaines de vies palestiniennes contre une vague de critiques internationales d’Israël, conséquence prévisible de ses efforts pour protéger ses civils contre les tirs de fusées.


Récemment, Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne à déclaré au Washington Post que les Palestiniens avaient rejeté une fois encore une solution à deux états. Abbas a raconté au Post que l'ancien premier ministre Olmert lui avait récemment offert un état palestinien indépendant avec la totalité de Gaza, une capitale à Jérusalem-Est et 97 pour cent de la Cisjordanie. Abbas a catégoriquement rejeté cette offre une fois de plus. "L’écart était trop grand" a dit Abbas sans plus de précision.


En attendant, Abbas a refusé de reconnaître Israël comme un état juif, expliquant au Post qu'il préférait laisser le temps faire son œuvre, sûr que les pressions américaines et internationales sur Israël affaibliraient sa position future. "En attendant," a dit Abbas " les choses vont bien en Cisjordanie… le peuple a une vie confortable." Et la semaine dernière, en dépit de nombreuses nouvelles difusées dans les médias occidentaux selon lesquelles le Hamas était en train de « modérer » sa position sur Israël, ce dernier a informé l'ancien président Carter, dont la crédulité sur ce conflit est une source d’émerveillement, de ce qu’il a déjà fait savoir clairement : il ne reconnaîtra jamais le droit d’Israël d’exister, quelques soient les circonstances.


Le problème c’est que tout cela coïncide avec des vues conformistes de plus en plus hégémoniques : elles se ramènent à l’idée que ce sont les implantations israéliennes en Cisjordanie qui sont l'obstacle à la paix entre les Palestiniens et des Israéliens. En dépit du tableau dressé d’une façon si convaincante par Morris, c'est l’interprétation qui est défendue avec une grande vigueur par les partisans des Palestiniens en Occident. Et cela alors même que ces mêmes Palestiniens ont proclamé sans beaucoup de discrétion qu’en fait le problème avec Israël n'a rien à voir avec les implantations, mais tout avec son existence qui demeure inacceptable trois générations après sa fondation.


Morris caractérise d'une manière plutôt élégante les, oscillations du discours populaire palestinien qui prêche la modération tout en continuant de refuser le droit d’Israël d’exister au prix "d’élisions, de fourberies et d’imprécisions." Il pourrait le décrire avec moins de ménagement comme l’expression d’une propension au mensonge. Néanmoins, la ligne officielle, c’est que ce sont les implantations israéliennes qui sont le problème, et la réticence du premier ministre Netanyahou à les démanteler est l’obstacle fondamental à la paix. Dans certains milieux on adhère à cette vision comme à l’Évangile : c’est le cas de plus en plus parmi les démocrates. Comme Dennis Ross et David Makovsky l’ont écrit en le sous-estimant dans leur nouveau livre, Mythes, illusions et paix : une nouvelle orientation pour l'Amérique au Moyen-Orient, "ceux qui sont à gauche… tendent à faire l’impasse sur l'opposition idéologique à l’existence d’Israël."


Pour les démocrates qui ont voté pour Barack Obama, et qui observent avec inquiétude l'encerclement d'Israël par des forces fanatiques bien armées qui ont fait le serment de le détruire, la façon dont le président a traité le premier ministre Netanyahou à l'occasion de leur première rencontre a provoqué un certain malaise. L’Administration Obama a mis le doigt sur les implantations israéliennes et s’est focalisée sur elles seules, minimisant l’importance du refus palestinien. Elle a organisé des fuites pour faire savoir au monde le peu de respect elle témoignait au dirigeant d’Israël nouvellement élu. Et le vice-président Biden a ostensiblement admonesté les défenseurs d'Israël lors d’une conférence récente de l’AIPAC. On doit considérer tout cela comme des éléments d’un plan délibéré pour impliquer le monde arabe dans le processus de paix en montrant que la politique américaine vis-à-vis d’Israël a changé. En partant de là, on peut considérer la façon dont Obama a écarté du bras Israël comme l’équivalent diplomatique d'un Je Vous Salue Marie destiné à améliorer la situation désespérée du président Abbas, à le renforcer, lui et les autres modérés relatifs pour persuader les masses arabes d’accepter enfin un état juif.


Naturellement, plutôt qu’un renforcement de la stature des modérés, plutôt qu’une réduction de l'influence de ceux qui disent ouvertement qu’ils veulent la disparition d'Israël, la manœuvre de l'administration Obama risque bien d’avoir l'effet opposé. Le discours que les Palestiniens professent en Occident où ils acceptent une solution à deux états est indéniablement accompagné d’un discours à leur peuple où ils lui assurent qu’ils refuseront d'accepter cette solution, et il ne semble pas qu’il y ait là-dessus une évolution significative, comme Morris le précise.


La prise de distance intentionnelle de l’Administration vis-à-vis d’Israël va renforcer ceux qui ont toujours cru, et qui continuent de croire, qu’avec le temps, le soutien de l’Amérique à Israël peut s’étioler et avec lui la capacité d’Israël de survivre. Dans le monde arabe, ceux qui considèrent que c’est effectivement le cas, et il y en a beaucoup, penseront que l’insistance de l’administration américaine qui souhaite être "un courtier loyal" est la preuve qu’enfin, le soutien américain à Israël a commencé à s’éroder. Pour eux, ce n’est qu’une question de temps et il n’est pas nécessaire de feindre d’être intéressés par une solution à deux états. Si c’est exact, l'administration Obama, en voulant bien faire, aura porté par inadvertance un coup sérieux aux perspectives de paix au Moyen Orient.



M. Robbins a été membre de la Délégation des États-Unis à la Commission de droits de l'homme des Nations Unies à Genève pour le compte de l'administration Clinton. Il est actuellement avocat à Boston.
http://www.objectif-info.com/index.php?id=1207

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jeudi 9 juillet 2009

Laissez tomber l’idéologie, l’essentiel c’est la politique



Revue de la presse israélienne du service de Presse de l’ambassade de France en Israël



Binyamin Netanyahu a eu beaucoup de chance dans les 100 premiers jours de son deuxième mandat de Premier ministre d’Israël (…) Grâce à l’accalmie dans les Territoires et aux frontières, il a pu œuvrer pour atteindre son objectif principal : la consolidation de son statuts politique.


Lorsqu’on lui demandait, avant les dernières élections, en quoi il avait changé depuis son premier mandant, il répondait : j’ai appris à être un homme politique. J’ai vu comment Sharon et Olmert se conduisaient à l’égard des gens et des autres hommes politiques, et je l’ai intégré. J’ai compris que la politique était un « people business » et j’ai appris à tendre l’oreille lors des réunions.

Netanyahu peut être satisfait de lui au terme des 100 premiers jours au pouvoir. Il s’est déplacé de la droite vers le centre de l’échiquier politique en faisant sien le principe de deux Etats pour deux peuples qu’il a fait adopter par le Likoud sans véritable opposition. Sa coalition est stable, les ministres les plus éminents lui apportent leur soutien et sont responsables de peu de fuites diffamantes à son égard. L’opposition dirigée par Tzipi Livni est neutralisée depuis que Netanyahu lui a dérobé sa raison d’exister : le soutien à un Etat palestinien.

Son nouveau positionnement politique ne s’est pas fait sans sacrifices. Cela lui a coûté un reniement cynique des idées auxquelles il croyait par le passé, aussi bien dans le domaine politique que dans la sphère économique. (…) Pour le nouveau Bibi, comme pour Sharon à l’époque, l’idéologie est l’apanage des naïfs ; il change de politique selon ses objectifs immédiats. C’est la raison pour laquelle il a décidé de soutenir l’idée de deux Etat pour deux peuples et d’augmenter les impôts./.

Aluf Benn – Haaretz

mercredi 8 juillet 2009

LA SYRIE EXIGE LE GOLAN " SUR UN PLATEAU EN OR "


Pour ne pas faillir à la tradition, le Président de l’Etat Shimon Pérès, dont les fonctions sont purement honorifiques, avait saisi hier lundi son bâton de pélerin infatiguable de la paix, et avait annoncé aux Syriens “qu’ils pourraient récupérer le Golan, non pas sur un plateau d’argent (pour paraphraser une phrase de Nathan Alterman), mais qu’ils devraient auparavant revois leur lien avec l’Iran et le Hezbollah”. En cela, Pérès était dans la droite ligne de…Shimon Pérès, qui il y quelques années provoquait une onde de choc dans la société israélienne en déclarant aux médias “que le Golan est un terre syrienne”. Mais comme d’habitude, la générosité envers nos ennemis manifestée par les représentants de cette frange politique du pays a été payée en retour par une gifle venue de Damas.


Lors d’une conférence de presse donnée par le ministre syrien des Affaires Etrangères, Walid Al-Moualem en présence de son homologue allemand, Frank Walter Steinmeier, le chef de la diplomatie syrienne a tenu à mettre les choses aux point le plus nettement possible: “Nous voulons récupérer le Golan sans aucune condition, car cette terre est à nous, et nous exigeons de le recevoir sur un plateau en or et non en argent !” Il a rajouté que les discussions indirectes entre Israël et la Syrie ne reprendraient “que lorsque’Israël aura montré de manière claire sa volonté de paix” (traduction: “se sera engagé à se retirer du Golan sans conditions”).


Le ministre allemand a relevé “la volonté syrienne de s’insérer dans le processus de paix” et a “demandé à Damas de jouer son rôle dans la pacification de la région”…


par Shraga Blum
http://www.actu.co.il/2009/07/la-syrie-exige-le-golan-sur-un-plateau-dargent/


COMMENTAIRE:
BIENTOT LA SYRIE SUBIRA LE SORT DE L'IRAK.
ELLE SERA DEMANTELEE, DEMILITARISEE ET RECONSTITUEE EN UNE FEDERATION DE 5 REGIONS AUTONOMES : KURDE, DRUZE, CHRETIEN, SUNNITE, CHIITE.

mardi 7 juillet 2009

La révolte des Ouïghours



C’est un événement grave et attendu depuis très longtemps, dont nous avons déjà parlé dans Le Lien (en particulier, N° 311 du 27 avril) : les Ouïghours veulent un nouvel État islamiste.
Dans le vaste Xinjiang aux frontières du Pakistan, il y a une très forte minorité musulmane qui cherche à détacher cette province et à en faire un Etat islamique.
Depuis longtemps l’impérialisme islamique qui vise à étendre l’Islam dans le monde entier et qui a réussi fort bien à noyauter – et même plus – l’Europe, la Russie et l’Amérique, cherche à réveiller le fondamentalisme terroriste en Chine.
On sait que l’Arabie saoudite et le Qatar ont entrepris d’investir les milieux ouighours en les soutenant militairement, financièrement et idéologiquement. Ils ont beaucoup d’atouts pour cela : la proximité du Pakistan où l’islam est infesté par l’islamisme, l’Afghanistan qui est le sanctuaire des Talibans et de Ben Laden et à proximité, l’Iran et la Turquie. Comme l’on voit il y a une synergie évidente qui sous tend la tentative de révolte, durement réprimée par la Chine. L’enjeu est de taille pour elle car cette révolte peut s’étendre à deux provinces instables, le Tibet et la Mongolie.

Par principe, en tant que Juifs, nous avons de la sympathie pour des minorités qui cherchent à conserver leur identité et à devenir indépendantes. Mais il faut savoir reconnaître les exceptions et ne pas tomber systématiquement dans un piège. Nous avons vu avec les Palestiniens ce qu’il nous en a coûté. Il n’y a pas de peuple palestinien, pas plus d’ailleurs que de peuple israélien : il y a le peuple juif et le peuple arabe dont font partie les palestiniens qui sont en écrasante majorité des Syriens et des Jordaniens. L’idée d’un peuple palestinien est une création récente des années 60 dont les inventeurs ne sont rien d’autres que Ben Bella et Fidel Castro afin de fomenter la révolte anti-occidentale et transformer le conflit israélo-arabe en guerre d’indépendance contre la colonisation.
On peut soutenir sans mal la volonté des Tibétains et des Ouighours lorsqu’ils veulent conserver leur identité que le régime communiste chinois a le tort de vouloir briser par idéologie. Mais lorsqu’il s’agit de tenter de dépecer la Chine comme on a fait avec la Serbie en lui volant “son” Kosovo, on ne peut qu’être en désaccord. Mais quand en plus, sous prétexte d’identité, on veut ancrer l’islamisme le plus fanatique et conquérant dans l’intention d’unir la planète sous l’islam, alors il faut énergiquement combattre ces révoltes soi-disant au nom de la liberté qui ne cherchent qu’à la détruire.

Vous pouvez être certain que désormais les “idiots utiles”, les pacifistes et les droits de l’hommistes, vont s’agiter et lancer des manifestations monstres contre la Chine.
Nous devons au contraire soutenir la Chine en lui rappelant que le meilleur remède contre ce type de révolte et d’offrir le meilleur être; l’éducation et le progrès dont l’un des bénéfices majeurs est de les libérer de l’obscurantisme et de la barbarie islamiste.
Nous y reviendrons trè rapidement sur le site


par Nessim Cohen Tanugi

http://www.actu.co.il/2009/07/la-revolte-des-ouighours/

lundi 6 juillet 2009

Le nouvel antisémitisme dans les cercles de l'Intelligentsia européenne



par Dr' Rivka Shpack-Lissak
Le nouvel antisémitisme en Europe est nouveau stade dans l'antisémitisme et il présente une forme de discrimination contre les juifs en tant que peuple.

Le nouvel antisémitisme cache sa véritable essence en prétendant qu'il s'agit d'une critique légitime contre les actes d'Israël dans les territoires. Cependant, l'antisémitisme apparait sous l'antisionisme par le biais de la négation des droits du peuple juif à un état et la négation de la relation historique du peuple juif à la terre d'Israël, ainsi que la prétention antique selon laquelle les juifs contrôlent le monde avec leurs richesses.

Il y a en Europe trois groupes de conception antisémite: l'extrême-droite, la seconde génération d'immigrants de pays islamiques et l'Intelligentsia.

Professeur Yehuda Bauer, du Département des Etudes sur l'Holocauste de L'université Hébraïque de Jérusalem, a publié plusieurs travaux de recherche sur le nouvel antisémitisme. En 1985, son livre: "La vague antisémite dans le monde contemporain: mythe et réalité" a été publié et il a également publié des articles sur ce sujet dans plusieurs revues.

Professeur Bauer se réfère dans ses recherches aux vagues d'antisémitisme qui ont submergé l'Europe après la Seconde Guerre Mondiale. Il divise ces vagues d'antisémitisme en plusieurs contre-courants:

- La première vague - 1958 – 1960

- La seconde vague - 1968 – 1972

- La troisième vague - 1987 – 1992

- La quatrième vague – de 1999 à nos jours

Chacun de ces contre-courants a eu des origines différentes et certaines d'entre eux sont liés à des événements économiques qui se sont déroulés en Europe. Cependant, tous ces contre-courants ont une base commune. Selon Professeur Bauer, il s'agit d'un antisémitisme latent qui attend d'éclater au grand jour comme résultat d'une quelconque crise extérieure. Chacun de ces contre-courants est lié à des événements qui se sont déroulés dans le Proche-Orient, dans le système de relations entre Israël et ses voisins arabes. La première vague a eu lie après la guerre du Sinaï, la seconde a commencé après la Guerre des Six jours, la troisième après la première intifada et la guerre de la Paix du Galilée et la dernière, après la seconde intifada et tout ce qui est arrivé par la suite.

Selon Professeur Bauer, le phénomène qui caractérise toutes les vagues est que le nouvel antisémitisme est différent de l'antisémitisme tel qu'il s'exprimait dans le passé, et qui était principalement caractérisé par les couches les plus faibles de la population; il s'agit à présent de l'antisémitisme de la classe sociale moyenne et élevée. C'est un phénomène intellectuel fréquent dans les médias, les universités et parmi les cercles académiques. Il s'agit des rangs de la gauche européenne.

Deux crises ont engendré le nouveau phénomène: l'Holocauste et la création de l'Etat d'Israël. L'Holocauste a créé une gène parmi les européens vis-à-vis des juifs. Professeur Bauer définit la situation comme une vie aux cotés de 6 millions de fantômes. La situation a créé une mutation dangereuse et cruelle dans la culture européenne.

La création de l'Etat d'Israël a créé une sensation de soulagement. Les européens ont apporté leur support à la création de l'état, comme une expression de leur dégout vis-à-vis du passé antisémite et afin d'expier pour ce que les juifs d'Europe avaient subi. Ils espéraient que les juifs trouveraient en Israël leur maison.

Mais la création de l'Etat d'Israël a engendré l'aggravation des relations entre Israël et les pays arabes et une escalade du conflit israélo-arabe. Le conflit israelo-arabe a créé une véritable tragédie pour les palestiniens. L'un des principes fondamentaux de la conception de la gauche européenne est le support des peuples combattant pour leur indépendance. Au problème des refugiés, s'est ajouté le problème de l'occupation israélienne en 1967 et la gauche est foncièrement opposée à l'occupation.

Mais a présent, l'antisémitisme- qui était latent – s'est lié à la tragédie palestinienne et a donné aux juifs le label d'assassins de masses et de nazis. Cette étiquette collée aux israéliens a permis à l'Intelligentsia européenne de se libérer psychologiquement des problèmes mentaux engendrés par l'Holocauste. Dans ce contexte, les faits n'ont aucune importance. Depuis le début de la deuxième intifada, environ 2000 palestiniens ont été tués, ce qui représente 1/6 du nombre de juifs amenés de la Hongrie à Auschwitz en un seul jour, lors du printemps 1944. La gauche voit le terrorisme palestinien comme un combat contre l'occupation, une réaction contre les actions israéliennes, et non pas l'inverse. Leur support du combat des palestiniens, en tant que peuple opprimé, pour leur indépendance, les a menés à une opposition grandissante à l'existence même de l'Etat d'Israël. Parmi les cercles de l'Intelligentsia européenne, ont est arrivé à la conclusion que le support à la création de l'Etat d'Israël avait été une erreur historique indélébile.

Selon Professeur Bauer, le nouvel antisémitisme est dangereux, du fait qu'il soit né en même temps que l'antisémitisme islamique. Les médias musulmans ont adopté l'idéologie nazie en l'adaptant à leurs besoins. Des millions de musulmans sont exposés quotidiennement à une incitation génocidaire contre les juifs et contre Israël, et ainsi, les deux vagues se rejoignent, la vague d'antisémitisme européen et la vague d'antisémitisme musulman, en une menace de génocide contre les juifs. La gauche européenne s'est en fait jointe à l'Islam extrémiste et à Ahmedinijjad qui appellent ouvertement à l'extermination de l'Etat d'Israël, extermination qui amènera à l'éradication de la plupart de la population.

Professeur Bauer ne s'oppose pas à une critique contre la politique israélienne. L'antisionisme n'est pas forcement antisémite. Mais la négation de l'existence d'Israël en tant qu'état sans l'exigence de l'annulation de tous les états nationalistes – cela est de l'antisémitisme et du racisme. Ceux qui disent que seuls les juifs n'ont pas le droit à leur indépendance sont anti-juifs et quand ils excluent uniquement les juifs du principe général pour des raisons nationalistes – ils sont racistes et antisémites.



La gauche européenne dira: l'Etat d'Israël a été créé parce que les juifs ont le droit à l'autodéfinition comme tout autre peuple. La relation historique des juifs à la terre d'Israël est un fait historique indéniable. Cependant, la sensation de culpabilité de l'Occident vis-à-vis de l'Holocauste a donné lieu à la décision des Nations Unies de 1947 en faveur de la création de l'état , mais le processus a commencé en 1917, avec la Déclaration Balfour, la reconnaissance par la Société des Nations de l'établissement d'une maison nationale pour les juifs en Israël et la fondation du gouvernement mandataire britannique en 1922. L'Holocauste a accéléré la création de l'état mais elle n'est pas l'unique raison de sa fondation. Les palestiniens ont manqué l'occasion de créer un état à eux en 1937 et en 1948, et pendant toute la période entre 1948 et 1967, alors qu'ils étaient sous gouvernement arabe. Même en 1967, ils ont reçu une nouvelle occasion, quand le premier Ministre Levy Eshkol a déclaré qu'il était prêt à rendre des territoire en échange de la paix. Ce qui s'est passé suite au dédain de la proposition d'Eshkol est de la faute des deux parties.

Le nouvel antijudaïsme

Professeur Irwin Kotler est conférencier en droit à l'Université McGill et membre du Parlement Canadien. Kotler a publié un article intitulé: "Les droits de l'homme et le nouvel anti-judaisme / alerte".

Dans son article, Kotler explique la différente essentielle entre l'antisémitisme classique et le nouvel anti-judaisme. L'antisémitisme classique est la discrimination ou la négation des droits des juifs de vivre en tant que membres à statu égal dans une libre société. Le nouvel antijudaïsme isole et discrimine Israël et le peuple juif par une discrimination et une différenciation dans la scène internationale et désigne Israël et le peuple juif comme un objectif d'extermination.

Kotler propose un système d'indices pour l'identification de la nature et de la signification du nouvel antijudaïsme. Ces indices sont basées sur les principes de la discrimination et de l'égalité dans les constitutions des états et les lois internationale.

Kotler décrit 13 indices:

a. L'antisémitisme existentielle ou d'extermination – désignant les organisations terroristes appelant ouvertement à l'extermination d'Israël et au génocide des juifs, les sentences religieuses des religieux musulmans extrémistes appelant à l'extermination d'Israël et des juifs comme un devoir religieux, l'Iran appelant à gommer Israël de la carte et qui déclare son intention de faire usage de l'arme nucléaire pour effectuer un génocide.

b. L'antisémitisme politique – désignant la négation du droit du peuple juif a une autodéfinition, la négation de la légitimation et de l'existence de l'Etat d'Israël et la démonisation d'Israël, décrit comme le symbole de la violation des droits de l'homme.

c. L'antisémitisme idéologique – qui s'exprime par la décision des Nations-Unies - officiellement annulée mais dont l'impact est encore ressenti – selon laquelle "le sionisme est équivalant au racisme", la critique d'Israël comme un "pays d'Apartheid" et la diffamation d'Israël comme un "pays nazi".

d. L'antisémitisme théologique – désignant l'antisémitisme islamique qui voit dans les juifs et dans le judaïsme l'ennemi de l'Islam, et fait du meurtre des juifs un précepte religieux et l'antisémitisme théologique chrétien, qui voit en l'Eglise l'héritière du statu du judaïsme devant Dieu et par conséquent, considère que la terre d'Israël appartient à l'Eglise et non au peuple juif et que l'Etat d'Israël a été créé illégalement.

e. L'antisémitisme culturel – désignant la nouvelle tendance des cercles universitaires et intellectuels de donner à l'antisémitisme une légitimation par la négation de la légitimation de l'état d'Israël.

f. L'antisémitisme européen – désignant la nouvelle et récente éruption d'antisémitisme en Europe, qui s'exprime par l'attaque de synagogues, d'écoles, d'institutions juives, de personnes identifiées comme juifs et de propagande d'horreur contre Israël et les juifs, tout en démonisant Israël et niant le droit de se défendre contre le terrorisme. L'activité antisémite est commune à la droit et à la gauche, qui organisent des manifestations où on appelle ouvertement "Mort aux juifs".

g. L'anti-judaisme sur la scène internationale: la négation de l'égalité devant la loi d'Israël. Israël est devenue une sorte de "juif collectif" et est traité comme est traité le juif individuel par la communauté non-juive. La relation discriminative envers Israël s'exprime par la Convention de Durban contre le racisme mais elle présente un phénomène régulier parmi les différentes organisations de l'ONU et principalement par la délégation de l'ONU pour les Droits de l'Homme.

h. L'anti-judaisme administratif: la prévention de la participation d'Israël et d'organisations juives et extra-gouvernementales dans des associations régionales.



i. L'antisémitisme qui a été "formé" par la loi – après la décision de l'ONU selon laquelle le sionisme a été révélé comme une couverture de l'antisémitisme, la méthode a changé et a présent, la diffamation contre Israël se réfère au sujet des droits de l'homme. L'ONU est particulièrement actif à ce sujet.

j. L'antisémitisme économique, désignant le boycott arabe. Dans le passé, l'antisémitisme économique s'exprimait par la discrimination des juifs pour le logement, l'éducation et l'emploi mais le boycott arabe exige des compagnies désirant avoir des relations commerciales avec des pays arabes de signer un contrat exigeant d'elles qu'elles boycottent Israël, de ne pas employer de juifs et de ne pas accorder d'avancement à ceux qui sont déjà employés.

k. La négation de l'Holocauste – Les juifs sont accusés d'avoir inventé l'Holocauste, d'avoir extorqué des indemnisations de l'Allemagne et d'avoir créé Israël "illégalement" sur la terre palestinienne. La signification de ce dernier argument est la négation du passé des juifs – les palestiniens sont les réels propriétaires de la terre – et la négation de leur futur, c'est-à-dire de leur droit à un pays.

l. Le terrorisme raciste contre des juifs – désignant les tentatives de facteurs terroristes internationaux d'effectuer des actes de terrorisme contre des juifs et contre Israël, comme par exemple, les attentats du Hizbollah et d'El Kaida contre des institutions juives et la tentative d'attentat contre les tours Azrieli.

m. L'antisémitisme comme approbation gouvernementale – désignant l'encouragement d'une "culture de la haine" contre les juifs et contre Israël par des pays, cela par le biais de l'incitation dans des mosquées, des écoles et des medias, par exemple, l'utilisation des "protocoles des Sages de Sion", des diffamations de sang et de symboles et de sujets classiques d'antisémitisme.

En conclusion, Professeur Kotler met l'accent sur le fait qu'il ne s'attend pas à une attitude de discrimination en faveur d'Israël mais se contenterait d'une discrimination à l'encontre, c'est-a-dire de la création de différents critères envers Israël en comparaison d'autres pays.

samedi 4 juillet 2009

Message à Téhéran ?


Un sous-marin Dolphin-class de la marine israélienne.
Photo: Tsahal , JPost

Après une longue interruption, la marine israélienne a repris la circulation dans le canal de Suez. L'un des trois sous-marins israéliens Dolphin-class a récemment été repéré dans le canal, dans le cadre d'exercices entrepris dans la mer Rouge.

De source militaire, la décision a été prise très récemment et constitue un véritable "changement de politique" de la marine. En 2005, le commandant en chef de la marine, David Ben-Bashat, avait décidé d'interdire la circulation de ses navires dans le canal en raison des menaces croissantes dans cette zone.

Le Dolphin-class a cependant franchi le canal de Suez le mois dernier - passant de la mer Méditerranée à la mer Rouge. Selon les responsables militaires, le sous-marin n'était pas submergé et était donc parfaitement visible lorsqu'il a traversé le canal.

Le sens de cette nouvelle politique reste encore inconnu. Cependant, elle peut être interprétée comme un message destiné à l'Iran ainsi qu'une démonstration des liens renforcés entre l'Egypte et Israël.

Dans l'éventualité d'un conflit avec l'Iran et si l'Etat hébreu choisissait d'avoir recours à ses trois appareils Dolphin-class - qui, selon des rapports étrangers, sont capables de tirer des missiles à tête nucléaire en plus de servir de plate-forme de seconde frappe -, la voie la plus rapide reste bien le canal de Suez.

Le seul moyen d'atteindre le golfe d'Oman sans avoir à se ravitailler en carburant sera de passer par le canal ; alors qu'un itinéraire contournant le continent africain obligerait les sous-marins à s'arrêter deux fois en route.


http://fr.jpost.com/servlet/Satellite?cid=1246443710217&pagename=JFrench%2FJPArticle%2FShowFull

vendredi 3 juillet 2009

La normalisation avec Israël n’intéresse pas le monde arabe


Le discours de politique étrangère de Binyamin Netanyahou à l’Université Bar-Ilan a eu les effets escomptés dans le camp palestinien. La demande de Barack Obama de gestes de normalisation de la part des pays arabes aura eu les mêmes résultats. En un tournemain, ce ne sont plus les Israéliens, mais les Palestiniens et le monde arabe qui ont été acculés au pied du mur, et « sommés » de dévoiler leurs véritables intentions, en clair, de reconnaître leur refus d’un Etat juif dans la région, quelle qu’en soit la taille. Les dirigeants des pays arabes ont opposé une fin de non-recevoir au Président Obama, qui les supplie presque de donner ne serait-ce qu’un petit signe en direction d’Israël, qui aurait pour effet de remettre la balle dans le camp israélien, et permettrait aux Américains de pouvoir à nouveau mettre toute la pression sur l’Etat hébreu.

Mais selon une source israélienne, « les Etats-Unis n’arrivent pas à obtenir le moindre accord des pays arabes sur une normalisation avec Israël, même en cas de retrait israélien de tous les territoires ». « Et dans ce cas », rajoute ce haut responsable, « on voit mal comment les Etats-Unis pourraient continuer à n’exiger des concessions que de la part d’Israël, par exemple l’arrêt total de la construction juive en Judée-Samarie ». Le Président Barack Obama espérait pourtant obtenir du Roi Abdallah d’Arabie Saoudite qu’il influe sur les autres pays arabes dans le sens souhaité par la Maison Blanche. Pour l’instant, les contacts se poursuivent entre l’Administration US et les capitales arabes, mais aucun d’entre eux ne veut donner le sentiment de « trahir la cause » en s’engageant dans une quelconque normalisation avec Israël. C’est tout dire sur leur volonté de paix réelle, et selon certains, sur leur volonté même de voir naître un Etat palestinien !

Le ministre de la Défense Ehoud Barak est revenu de sa visite aux Etats-Unis, et de ses entretiens avec George Mitchell, doté d’un certain optimisme : « Nous avons discuté de la question israélo-palestinienne mais aussi de la perspective d’une paix régionale et d’une normalisation avec les pays arabes. Nous ne sommes pas dans une impasse concernant le dossier de la construction en Judée-Samarie. Nous avons dit que nous sommes prêts à faire des gestes tangibles sur ce point mais à condition que nous voyions des gestes de la même envergure de la part des Palestiniens et du monde arabe en notre direction ». Mais Barak a précisé que tout accord ne concernerait pas la construction des 2000 unités de logement décidée récemment par le gouvernement israélien.

Le président Obama souhaitait de la part des pays arabes un calendrier précis des étapes de normalisation avec Israël, mais lors de la dernière réunion de la Conférence islamique à Damas, les pays arabes avaient été clairs : « Qu’Israël se retire d’abord de tous les territoires, et après nous accepterons de parler d’une éventuelle normalisation !»…


par Shraga Blum

jeudi 2 juillet 2009

COMMUNIQUE DU BNVCA




Le BNVCA partage le jugement négarif,et le mecontentement des victimes ,de la communauté juive, et des defenseurs des droits de l'homme scandalisés par le réquisitoire indulgent,de l'avocat général au procès des auteurs de l'assassinat d'Ilan Halimi

BUREAU NATINAL DE VIGILANCE CONTRE L ANTISEMITISME
parrainé par le Centre Simon Wiesenthal,Verbe et Lumière, L'Union des CCJ Idf,
8 Boulevrad Saint Saint Mon 93700 Drancy
Le President
Sammy GHOZLAN
0609677005

Drancy le 1/7/09

Le Bureau National de Vigilance Conre l'Antisémitisme partage le jugement négatif et ,le mécontentement exprimé par de nombreux correspondants, suscités par le réquisitoire indulgent de l'avocat général au procès des ravisseurs assassins d'Ilan Halimi,enlevé le 21/1/2006,et detenu par le gang des barbares,sequestré , torturé et assassiné,parce que juif , dans les mêmes conditions que Daniel PEARL.
Comme l'a déclaré l'une des victimes, de ce gang, M.DOUIEB,ce réquisitoire est léger et scandaleux
Nous partageons l'émotion ,de la maman d'Ilan de sa famille de sa communauté,de même que des defenseurs des droits de l'homme et de ceux qui luttent contre l'antisémitisme. Avec madame Halimi, nous avons le même sentiment d'amertume et d'abandon.L'enfant juif français,Ilan HALIMI est le premier à voir été victime de la sorte, et tué parce que juif en France depuis le ShoaH.
Le BNVCA maintient que si Ilan a été ravi , torturé et assassiné c'est bien parce qu'il était juif, et rien d'autre, et qu'à ce titre cette circonstance agravante d'antisémitisme aurait du être appliquée à tous les proagonistes de Fofana, sans exception aucune.
Nous rappelons que le BNVCA, dès le 13/2/06, après la découverte du corps meurtri d'Ilan HALIMI avait qualifié ce meurtre d'antisémite en raison des éléments dont il venait de disposer.
Alors que les actes antisémites n'ont pas disparu ,le BNVCA considérère que le réquisitoire en question est décevant, ni sissuasif, ni exemplaire .Il donne le sentiment d'absoudre une grande partie du Gang des Barbares, pourtant tous censcients de leur propre responsabilité dans chacun des gestes, à chaque secondre, depuis la préparation de l'enlèvement,le choix de leur proie,jusqu'à la mort du pauvre Ilan, parce que juif.
Nous considérons avec beaucoupe de nos correspondant, que la mansuétude de l'Avocat Général en la matière laisse un goût amer et incomplet de ce que l'on attend de notre justice avec un grand J.Elle apparaît aujourd'hui plus sévère pour le "braqueur " d'une banque que pour l'assassinat d'un français parce que juif.
Ce réquisitoire est perçu comme peu rassurant pour l'avenir.
Un rendez vous avec l'histoire a été manqué aujourd'hui et il est certain qu'il marquera nos mémoires.
Le Président.

dimanche 28 juin 2009

« DEUX ETATS », un de trop



Deux Etats proposés par Netanyahou, c’est un de trop au goût des pacifistes français.

Dans son discours du 14 juin 2009, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a offert officiellement aux Palestiniens une solution à deux États pour deux peuples, redisant, pour la énième fois à la suite de tous les dirigeants d’Israël depuis sa création, la volonté de l’Etat juif vivre en paix avec tous ses voisins.

Pour autant, Netanyahou n’a pas trouvé grâce aux yeux de certains commentateurs hexagonaux : ceux pour qui Israël est de par sa seule existence un obstacle à la paix.

« Des exigences inacceptables », sur l’air de « l’usage disproportionné de la force »

Dans son discours, Netanyahou a réaffirmé le lien historique profond entre le peuple juif et la terre d’Israël et la condition sine qua non pour la paix : que le caractère juif d’Israël soit reconnu par ses voisins.

Autrement dit, ce faux-derche de fait semblant de proposer la paix alors qu’en réalité, il veut que son pays reste la patrie de son seul peuple ! Raciste, va ! Pire, même : islamophobe !

Nul doute que nos commentateurs, s’ils avaient tenu les micros à la fin de la Seconde Guerre mondiale, auraient trouvé normal que les Allemands refusent de s’asseoir à une table des négociations avec les Alliés et auraient considéré comme scandaleux que de Gaulle exige des vaincus qu’ils reconnaissent le caractère français de la France...

S’ils tiennent à être juifs, alors qu’ils soient masochistes, au moins !

Autre exigence inadmissible du juif en chef : cet Etat palestinien qu’il appelle de ses vœux doit être démilitarisé.

Démilitarisé ? Manquerait plus que ça ! Et comment ils feront, alors, les courageux résistants, pour attaquer Israël et le détruire ? Mais il n’est pas question de guerre, on parle d’un traité de paix !

Ah oui, c’est vrai ! Pourquoi, alors, nos thuriféraires hexagonaux trouvent-ils « l’exigence inacceptable » ?

Les Allemands, eux, au sortir de la Première Guerre mondiale, n’ont pas eu le choix et lorsque leurs voisins ont fermé les yeux sur leur réarmement, leur répit a été de très courte durée et leur défaite encore plus rapide.

Admettons.

Pourquoi les mêmes causes entraîneraient-elles les mêmes effets ?

Aujourd’hui, nous sommes en présence d’un peuple de colombes, les Pauvrepalestiniens, démuni face à un puissant voisin, l’Etatsionistelobbyjuif.

Les premiers, isolés sur la scène internationale au milieu d’à peine un milliard trois cent millions de coreligionnaires inconditionnels de leur cause, ont été génocidés par les seconds (un peu moins de treize millions dans le monde dont six en Israël) au point d’avoir vu leur population multipliée par quatre depuis son arrivée, il y a un peu plus de 40 ans.

De la myopie comme outil d’analyse

La myopie des commentateurs antisionistes d’aujourd’hui n’a d’égal que celle de leurs aînés qui se félicitaient des Accords de Munich. Nos élites médiatiques contemporaines ne voient pas le rapport, d’autant moins qu’elles s’adossent fermement à leur conscience immaculée : elles soutiennent les pauvres contre les riches, les faibles contre les puissants, donc les bons contre les mauvais.

Les riches, ce sont les Israéliens, évidemment : les juifs sont tous riches, ce n’est pas être antisémite que véhiculer cette évidence. Certes, de nombreux Israéliens vivent sous le seuil de pauvreté.

Mais c’est bien fait pour eux : yzavaikapas, en soixante ans d’une existence qui a débuté dans la misère et les marais, égaler voire dépasser de rassises sommités habituées à donner des leçons au monde du haut de la tribune de l’ONU. Impardonnable.

Les riches ce sont les Israéliens et les pauvres ce sont les Arabes en général et les Palestiniens en particulier. Certes, les Etats arabes possèdent 70% de l’or noir mondial, mais leurs dirigeants ne sont pas partageurs, aussi convient-il de se montrer compassionnel sans jamais chercher l’origine de ladite pauvreté, sous peine d’inverser les images d’Epinal, celle de l’usurier youpin comme celle du bicot miséreux.

De toute façon, Netanyahou est un salaud qui fait une politique de droite

De la même façon que le juif est riche, le Netanyahou est de droite. Qu’en appelant à un État palestinien démilitarisé, il se place dans la lignée de tous les Premiers ministres qui l’ont précédé, quelle que soit leur orientation politique (Yitzhak Rabin, travailliste, Ehoud Barak, travailliste, Ariel Sharon, Likoud et Kadima, et Ehoud Olmert, Kadima) ne change rien à l’affaire.

Que, depuis le début du processus d’Oslo ou presque, la démilitarisation d’un éventuel État palestinien soit comprise comme la condition sine qua non du succès du processus de paix israélo-palestinien n’entre pas non plus en ligne de compte.

Evidemment, Netanyahou prétend vouloir la paix : Israéliens et Palestiniens « vivront librement, côte à côte, en toute amitié et dans le respect mutuel. Chaque peuple aura son drapeau, son hymne national et son gouvernement propres. Aucun des deux ne menacera la sécurité ni la survie de l’autre », dit-il.

Heureusement les commentateurs français ne sont pas dupes !

Ce que l’Israélien cherche, c’est un refus des Palestiniens et pour cela, il leur impose des conditions inacceptables tout en prétendant prendre des risques en faveur de la paix.

D’où sa demande à la communauté internationale de prendre des « engagements clairs garantissant que, dans un futur accord de paix, le territoire contrôlé par les Palestiniens soit démilitarisé ».

On croira aux déclarations de paix quand Israël acceptera de disparaître

Les déclarations israéliennes en faveur de la paix sont légion et Netanyahou suit la tradition : comme le Président Obama, il affirme désirer « voir l’avènement d’une nouvelle ère de réconciliation dans notre région. (...) La paix est depuis toujours ce que notre peuple désire le plus ardemment. Nos prophètes ont donné au monde la vision de la paix, nous nous saluons en nous souhaitant la paix et nos prières se terminent par le mot paix. »

Mais s’il y croyait vraiment, il l’aurait déjà faite, cette paix, non ? Comment ça, « il faut être deux pour faire la paix » ? Encore un prétexte. Vous ne seriez pas sioniste, des fois ?

Et c’est par pure hypocrisie qu’il s’est dit prêt à se rendre « à Damas, Riyad, Beyrouth, partout, y compris à Jérusalem » pour rencontrer des dirigeants arabes et discuter des moyens de mettre fin au conflit. Il sait bien qu’il n’obtiendra pas une seule réponse positive, le salaud !

Mais pourquoi, au fait ? Pourquoi les douces colombes Pauvrepalestiniennes refusent-elles systématiquement les propositions des Sionistelobbyjuifs ? Elles perdent là une belle opportunité de confondre les faucons ennemis. Dommage qu’elles ne veuillent pas prendre ce risque...

Le lien historique des juifs avec la terre d’Israël ? Et puis quoi encore ?

« Le lien qui unit le peuple juif et la terre d’Israël existe depuis plus de 3500 ans... Notre droit de construire notre État souverain ici, en terre d’Israël, émane d’un simple fait : elle est la patrie du peuple juif, c’est ici que s’est forgée notre identité. »

Quel culot ! 3500 ans, c’est du passé révolu dont on n’a plus à tenir compte à l’ère d’Internet et des partis antisionistes. En revanche, on doit respect et réparation à une naqba âgée de 60 ans.

Ne pas confondre avec la Shoah qui, elle, avait cessé trois ans auparavant et qu’il convient de nier ou, si l’on veut passer pour un modéré, de déconnecter du Moyen-Orient et des suppliques du mufti de Jérusalem de faire enterrer les Juifs palestiniens sous les plages de cette contrée...

Benyamin Netanyahou a osé dire que la fin du conflit n’arriverait pas tant que les Palestiniens ne reconnaîtraient pas Israël en tant qu’État juif. Ce minimum imprescriptible qui présiderait sans discussion à n’importe quelles négociations entre n’importe quels adversaires est pourtant excessif dès qu’il s’agit des Juifs.

Conscient du handicap avec lequel son peuple démarre dans l’opinion publique mondiale, le Premier ministre israélien a fait une concession inattendue et inespérée : il n’a pas exigé que cette reconnaissance soit un préalable aux pourparlers, il a appelé à leur reprise immédiate sans condition préalable.

Netanyahou, y connaît rien à la comm’

Il devrait s’offrir les avis d’un vrai conseiller, un qui soit de gauche pour trouver grâce aux yeux des journalistes français, un qui a fait ses preuves auprès d’un Premier ministre, français de préférence : c’est un gage de qualité, un qui est populaire dans les pays arabes, ça faciliterait les choses.

Tiens, Pascal Boniface, il ne serait pas disponible en ce moment ?

Liliane Messika © Primo, 25 juin 2009

samedi 27 juin 2009

Pourquoi il faut interdire la burqa en France



Par Ivan Rioufol

La burqa s'est donc invitée au château. Ce voile intégral, porté par des musulmanes, y a été réprouvé, lundi à Versailles, par le chef de l'État. " (Elle) ne sera pas la bienvenue ", a-t-il dit, sous les applaudissements nourris du Congrès. Plus tôt, des parlementaires, menés par André Gerin (PC), avaient réclamé une commission d'enquête sur ce phénomène et sa possible interdiction. Mais cet accoutrement répulsif, qui enferme la femme, n'est qu'un symptôme. Il révèle, plus gravement, la poussée de l'islamisme en France.

C'est une mission d'information parlementaire qui a été chargée, en définitive, de cerner ce choix vestimentaire encore marginal. Il faut dire que le Conseil français du culte musulman avait fait savoir son opposition à une commission d'enquête, accusée de "stigmatiser l'islam et les musulmans de France " : un argument spécieux, invitant à se taire. Or, la burqa comme le voile sont les signes d'une soumission et d'un rejet des règles de la République laïque (1). Doit-elle se résoudre à être défiée par ses hôtes ?

Quand Nicolas Sarkozy déplore : "Notre modèle d'intégration ne fonctionne plus", il se garde d'en fouiller les causes. Elles mériteraient, pourtant, la "remise à plat" promise quand le président parle de la crise économique, sociale, écologique. Car cette autre crise oubliée, multiculturelle celle-là, est autrement plus déstabilisante. Aristote : "L'absence de communauté nationale est facteur de guerre civile, tant que les citoyens ne partagent pas les mêmes valeurs de civilisation"(2). La France laisse venir l'épreuve, en refusant de se confronter à ceux qui rejettent ses valeurs.

Les nombreux musulmans démocrates ne peuvent se sentir solidaires d'une idéologie qui cherche, à terme, à subvertir la nation. Sarkozy parle d'or quand il dit : " Dans la République, la religion musulmane doit être autant respectée que les autres religions". Pour autant, cela ne doit pas interdire d'enquêter, au-delà de la burqa, sur le fondamentalisme dans les cités. La nation peut se perdre à fermer les yeux sur des processus de néocolonisation enclenchés dans des territoires déjà perdus. Cette évidence, le pouvoir devra bien l'aborder, autrement que par le petit bout de la lorgnette et en craignant de choquer.

Pourquoi faudrait-il craindre de contrarier les islamismes, qui se conduisent de plus en plus, en France, en territoire occupé et qui viennent de montrer leur vrai visage en Iran ? Les ménager encore serait faire reculer l'islam des Lumières, qui peine à consolider sa place. Notre "vieux pays", ainsi nommé par Sarkozy, aurait-il perdu le goût de se défendre ?




Ce que dit le peuple d'Iran
La France doit d'autant moins redouter d'interdire la burqa ou le niqab, et même de stigmatiser le voile comme fantasme sexuel imposé par des machistes, que l'islam radical qui inspire ces marques d'asservissement est en train de se faire désavouer par les Iraniens eux-mêmes. Ils ont forcé leur République islamiste, économiquement en ruine, à dévoiler son assise dictatoriale. Neda, belle étudiante tuée par balle, samedi, lors d'une manifestation à Téhéran, est devenue le symbole de cette oppression théocratique qui, au nom de ses interdits, truque les votes et tire sur les foules. Certes, on ne risque pas de voir défiler, à Paris, les islamo-gauchistes qui protestaient hier avec le Hamas contre le sort des Palestiniens. Ces indignés-là ne soutiennent que les tyrannies. Mais, en Iran, c'est un peuple aspirant à la démocratie qui ouvre la voie à une modernité sécularisée. Le régime des mollahs, qui commence à se fracturer de l'intérieur, a entamé sa chute.

L'histoire dira si ce tournant qui s'amorce en Iran aura été inspiré par la "contagion démocratique" qu'avait espérée George W. Bush au Moyen-Orient en libérant l'Irak de son dictateur, ou par la main tendue de Barack H. Obama à l'Islam, lors de son récent discours du Caire. Les deux politiques ont sans doute concouru, par des chemins opposés, à ces effets qu'elles recherchaient. Il a été en tout cas rassurant d'entendre le président des États-Unis sortir de ses pesants silences, dénoncés ici la semaine dernière et qu'approuvait la moutonnière obamania. Mardi, Obama a "condamné fermement les actions violentes ", en rendant hommage au "courage" des manifestants. Refuser de s'ingérer dans les affaires iraniennes, comme s'y astreint l'Occident avec raison, ne peut interdire, par excès de prudence, les élémentaires signes de soutien en direction de ce peuple musulman qui dit vouloir être libre.


Court-termisme
Reste la question : Nicolas Sarkozy désire-t-il vraiment prendre à bras-le-corps les problèmes les plus graves, dont celui de la sauvegarde de la cohésion nationale ? La promotion de femmes de confession musulmane, républicaines et laïques, est restée timide dans le remaniement ministériel. La tentation existe de dissiper les Français par une pipolisation de la politique, illustrée par l'arrivée de Frédéric Mitterrand à la Culture. Quand le chef de l'État assure, lundi, parlant d'économie et de social : " Le modèle français a de nouveau ses chances", alors que le rapport de la Cour des comptes, publié le lendemain, met en alerte sur les déficits colossaux produits, notamment, par l'État-providence, se retrouve cette constante attirance pour le court-termisme, qui a toujours repoussé les décisions les plus drastiques. À quand l'électrochoc ?




(1) Lire, à ce propos, Les dessous du voile, aux Editions Riposte laïque.

(2) J'emprunte cette citation à l'interessante étude que David Mascré vient de consacrer au meurtre de Ilan Halimi, Des barbares dans la cité, Editions de l'Infini. Le texte d'Aristote, cité par l'auteur, dit plus longuement ceci:"L'absence de communauté nationale est facteur de guerre civile, tant que les citoyens ne partagent pas les mêmes valeurs de civilisation.Une cité ne se forme pas à partir de gens pris au hasard, et elle a besoin de temps pour se coaguler. C'est pourquoi, parmi ceux qui ont accepté des étrangers pour fonder une cité avec eux, et pour les intégrer à la cité, la plupart ont connu des guerres civiles. Par exemple, les tyrans de Syracuse, en ayant naturalisé les immigrés, ont dû subir des révoltes. Citoyens et étrangers en sont venus à se combattre".

jeudi 25 juin 2009

Trois initiatives pionnières en matière de relations entre chrétiens et Juifs

Ces textes - très anciens mais qu'il est toujours utile de consulter - sont à verser au dossier des relations entre chrétiens et juifs et serviront de références aux articles, plus ou moins bien informés, qui fleurissent, depuis quelques années sur ce thème.
(Menahem Macina)

1. Les Amis d’Israël (Amici Israel) (1927-1928)


Le 24 février 1926, était créée, à Rome, une pieuse association de prêtres, dénommée Opus sacerdotale Amici Israel, dont les membres se vouaient à la prière pour les Juifs et à l'apostolat en vue de leur conversion. Cette initiative n’était pas la seule de son espèce, et elle n’aurait probablement jamais retenu l’attention des chercheurs si elle n’avait été abolie, de manière expéditive et apparemment arbitraire, dès 1928, soit deux années seulement après sa fondation officielle, et ce malgré le nombre et la qualité de ses adhérents, au rang desquels figuraient de nombreux membres de la hiérarchie ecclésiastique, comme en témoigne le Status operis pro anno exacto (situation de l’œuvre pour l’année écoulée), document publié, début 1927, par les responsables de l’œuvre. Y sont recensés dix-huit cardinaux, deux cents archevêques et évêques et deux mille prêtres. Parmi les cardinaux, on remarque des noms connus : van Rossum, Gaspari, Faulhaber, etc. La totalité de l’épiscopat des Pays-Bas avait adhéré à l’Association, ainsi qu’un nombre impressionnant d’évêques du monde entier. Le comité de patronage était présidé par le Père Abbé bénédictin Dom Benoît Goriador, Mgr Vanneuville en était le vice-président, et le Père van Asseldonk, procureur général, à Rome, de l’Ordre des Croisiers, le secrétaire ; parmi les membres de ce Comité figuraient les Pères Garrigou-Lagrange, dominicain, Damien, de l’Ordre des Croisiers, Himmelreich, de l’Ordre des Franciscains, et Dom Chuard, chanoine régulier de l'Immaculée Conception. À l'époque de la dissolution (mars 1928), avaient adhéré à l'Association : dix-neuf cardinaux (dont Merry del Val, van Rossum, Früwirth, Pompili et Perosi, membres du Saint-Office), près de trois cents évêques et environ 3.000 prêtres.


On ne traitera pas ici des circonstances ni des raisons de la suppression brutale d’Amici, mais il ne sera pas inutile d’énumérer les principes préconisés par le mouvement. En effet, le «nouveau regard» avant la lettre (et tout à fait révolutionnaire pour l’époque), qu’il portait sur le peuple juif, annonçait, plus de vingt ans à l’avance, «l’enseignement de l’estime», dont Jules Isaac fut l’un des pionniers, et qui a trouvé sa première expression dans les «Dix points de Seelisberg», avant de devenir la norme dans l’Eglise d’aujourd’hui. Les douze points suivants constituaient la charte du rapport chrétien avec les Juifs, que les Amici rêvaient d’acclimater en Chrétienté :



«Que l’on s’abstienne de parler


· du peuple déicide ;

· de la cité déicide ;

· de la conversion des juifs - que l’on dise plutôt «retour», ou «passage » ;

· de l’inconvertibilité du peuple juif ;

· des choses incroyables que l’on raconte à propos des Juifs, spécialement «le crime rituel» ;

· de parler sans respect de leurs cérémonies ;

· d’exagérer ou de généraliser un cas particulier ;

· de s’exprimer en termes antisémites.



Mais que l’on souligne


· la prérogative de l’amour divin dont bénéficie Israël ;

· le signe sublime de cet amour dans l’incarnation du Christ et sa mission ;

· la permanence de cet amour, mieux : son augmentation du fait de la mort du Christ ;

· le témoignage, la preuve de cet amour, dans la conduite des Apôtres.»


2. Les 'Dix Points' de Seelisberg (1947)


Précédée par la Rencontre du Savoy Hotel (1943) et la Conférence d'Oxford (1946), une «Conférence internationale extraordinaire pour combattre l'antisémitisme» se réunit, du 30 juillet au 5 août 1947, à Seelisberg (Suisse) sous les auspices de l'«International Council of Christians and Jews». Elle approuva une série de thèses concernant l'enseignement religieux chrétien. Émue par les souffrances du peuple juif, la Commission, au cours d'une franche et cordiale collaboration entre ses membres juifs et chrétiens, reconnut que certaines conceptions inexactes au point de vue théologique, et certaines présentations fausses des Évangiles, tout à fait contraires à l'esprit du christianisme avaient contribué au développement de l'antisémitisme.

Jules Isaac avait préparé une première série de thèses, qui servit de base à l’élaboration, par les membres chrétiens de la Commission et après consultation des participants juifs à la Conférence, d’un « Appel adressé aux Eglises », lequel fut largement diffusé (mais pas édité). Il est difficile d’en évaluer l’impact, mais on s’accorde à estimer que, conjointement avec le livre de J. Isaac, Jésus et Israël, qui parut l’année suivante, ce document exerça une influence non négligeable sur un certain nombre de consciences chrétiennes, même s’il ne fit pas l’objet d’une approbation officielle des autorités religieuses chrétiennes. Jusqu'au Concile Vatican II, ce fut le seul document international auquel les chrétiens pouvaient éventuellement se référer ; mais peu d’entre eux le connaissaient.



"Nous venons d'assister à une explosion d'antisémitisme qui a conduit à la persécution et à l'extermination de millions de juifs vivant au milieu des chrétiens.

Malgré la catastrophe qui s'est abattue sur les persécutés et sur les persécuteurs, catastrophe qui nous fait mesurer l'angoissante gravité et l'urgence du problème juif, l'antisémitisme n'a non seulement rien perdu de sa force, mais menace d'atteindre des parties de plus en plus étendues de l'humanité, d'empoisonner l'âme des chrétiens et de les entraîner dans une faute grave aux conséquences désastreuses.

Sans doute les Églises chrétiennes ont-elles souvent affirmé le caractère antichrétien de l'antisémitisme, mais nous constatons avec consternation que deux mille ans de la prédication de l'Évangile de l'Amour ne suffisent pas à empêcher l'éclosion parmi les chrétiens, sous des formes diverses, de la haine et du mépris à l'égard du peuple de Jésus.

Cela serait impossible si tous les chrétiens étaient fidèles au message de Jésus-Christ sur la miséricorde de Dieu et l'amour du prochain. Mais cette fidélité doit comporter la volonté clairvoyante d'éviter toute présentation ou toute conception du message chrétien qui favoriserait l'antisémitisme sous quelque forme que ce soit. Nous devons reconnaître que, malheureusement, cette volonté en éveil a souvent manqué.

Nous nous adressons donc aux Églises pour attirer leur attention sur cette situation alarmante. Nous avons le ferme espoir qu'elles auront à cœur d'indiquer à leurs fidèles comment exclure toute animosité à l'égard des juifs, que pourraient faire naître des présentations et des conceptions fausses, inexactes ou équivoques dans l'enseignement et la prédication de la doctrine chrétienne, et comment tout au contraire promouvoir l'amour fraternel à l'égard du peuple de l'Ancienne Alliance, si durement éprouvé. Rien, semble-t-il, ne saurait être plus propre à conduire à cet heureux résultat que d'insister davantage sur les points suivants :



1. Rappeler que c'est le même Dieu Vivant qui nous parle à tous dans l'Ancien comme dans le Nouveau Testament.

2. Rappeler que Jésus est né d'une mère juive, de la race de David et du peuple d'Israël, et que son amour éternel et son pardon embrassent son propre peuple et le monde entier.

3. Rappeler que les premiers disciples, les apôtres et les premiers martyrs étaient juifs.

4. Rappeler que le précepte fondamental du christianisme, celui de l'amour de Dieu et du prochain, promulgué déjà dans l'Ancien Testament et confirmé par Jésus, oblige chrétiens et juifs dans toutes les relations humaines, sans aucune exception.

5. Éviter de rabaisser le judaïsme biblique ou post-biblique dans le but d'exalter le christianisme.

6. Éviter d'user du mot «juifs» au sens exclusif de «ennemis de Jésus» ou de la locution «ennemis de Jésus» pour désigner le peuple juif tout entier.

7. Éviter de présenter la Passion de telle manière que l'odieux de la mise à mort de Jésus retombe sur tous les juifs ou sur les juifs seuls. En effet, ce ne sont pas tous les juifs qui ont réclamé la mort de Jésus. Ce ne sont pas les juifs seuls qui en sont responsables, car la Croix, qui nous sauve tous, révèle que c'est à cause de nos péchés à tous que le Christ est mort.

Rappeler à tous les parents et éducateurs chrétiens la grave responsabilité qu'ils encourent du fait de présenter l'Évangile et surtout le récit de la Passion d'une manière simpliste. En effet, ils risquent par là d'inspirer, qu'ils le veuillent ou non, de l'aversion dans la conscience ou le subconscient de leurs enfants ou auditeurs. Psychologiquement parlant, chez des âmes simples, mues par un amour ardent et une vive compassion pour le Sauveur crucifié, l'horreur qu'ils éprouvent tout naturellement envers les persécuteurs de Jésus tournera facilement en haine généralisée des juifs de tous les temps, y compris ceux d'aujourd'hui.

8. Éviter de rapporter les malédictions scripturaires et le cri d'une foule excitée : «Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants», sans rappeler que ce cri ne saurait prévaloir contre la prière infiniment plus puissante de Jésus : «Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font.»

9. Éviter d'accréditer l'opinion impie que le peuple juif est réprouvé, maudit, réservé pour une destinée de souffrances.

10. Éviter de parler des juifs comme s'ils n'avaient pas été les premiers à être de l'Église.



En pratique, nous nous permettons de suggérer:



· d'introduire ou de développer, dans l'enseignement scolaire et extra-scolaire à tous les degrés, une étude plus objective et plus approfondie de l'histoire biblique et post-biblique du peuple juif ainsi que du problème juif;

· de promouvoir, en particulier, la diffusion de ces connaissances par des publications adaptées aux différents milieux chrétiens;

· de veiller à rectifier dans les publications chrétiennes, surtout dans les manuels d'enseignement, tout ce qui s'opposerait aux principes énoncés plus haut.



Nous plaçons notre effort commun sous le signe de la parole de saint Paul : «Ils sont bien-aimés à cause de leurs pères, car les dons et l'appel de Dieu sont sans repentance.» (Rm 11, 28-29)".









3. Les thèses de Bad Schwalbach (mai 1950)



En mai 1950, à Bad Schwalbach (Allemagne), un groupe de théologiens protestants et catholiques (dont le pasteur Freudenberg et Karl Thieme) se réunit en vue de préciser les fondements bibliques des Dix Points de Seelisberg. Le texte de ceux-ci avait été soumis auparavant à différentes associations judéo-chrétiennes. Les thèses de Schwalbach ont reçu, en juillet 1950, l'approbation de la hiérarchie catholique, en la personne de l'évêque de Fribourg-en-Brisgau. Moins connues que les Points de Seelisberg, qui ont servi de charte aux diverses associations d'Amitié judéo-chrétienne, les thèses de Bad Schwalbach, qui les complètent, sont d'une grande importance, car elles fournissent les bases de la réforme de l'enseignement chrétien, réclamée par la conférence de Seelisberg. On remarquera que ce document contient déjà l’essentiel de ce qui figurera dans les documents officiels postérieurs relatifs au "nouveau regard", que l’Eglise porterait désormais sur le peuple juif.



1. Un seul et même Dieu parle à tous les hommes dans l'Ancien comme dans le Nouveau Testament. Ce Dieu unique, c'est le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, de Moïse et des Prophètes. Si nous chrétiens ne croyons pas en ce Dieu unique, nous adorons un faux dieu, même si nous l'appelons le Père de Jésus-Christ : cela fut déjà l'hérésie de Marcion au 1er siècle.


2. Jésus est né du peuple d'Israël, d'une mère juive, de la race de David. Par lui, le fils de David, l'Oint de Dieu, nous avons part à la rédemption, liée pour Israël à la venue du messie, et déjà promise à tous les autres peuples dans la bénédiction donnée à Abraham. S'il est sûr, pour notre foi, qu'en la personne de Jésus de Nazareth est venu le Sauveur qui accomplit toute promesse de salut, il n'en reste pas moins certain que nous attendons encore le jour à venir où nous contemplerons la manifestation de cet accomplissement.


3. L'Église, fondée par l'Esprit Saint, est composée de juifs et de païens réconciliés dans le Christ et rassemblés pour former le nouveau Peuple de Dieu. Nous ne devons jamais oublier qu'une partie importante de cette Église est formée de juifs, et que les apôtres et les premiers témoins de Jésus étaient des juifs.


4. Le précepte fondamental du christianisme, celui de l'amour de Dieu et du prochain, promulgué déjà dans l'Ancien Testament et confirmé par Jésus-Christ, oblige donc juifs et chrétiens dans toutes les relations humaines sans exception.


5. Parce que le juif, comme le chrétien (Mc 12, 33 ss.; Rm 13, 8-10), est soumis à la même Loi d'amour sans limites, c'est pécher que de rabaisser orgueilleusement les juifs de l'époque biblique et post-biblique par rapport aux chrétiens, et c'est méconnaître ainsi l'Évangile comme accomplissement de la Loi.


6. Il n'est pas conforme à l'Écriture d'assimiler « les juifs » aux « ennemis de Jésus »; car précisément l'évangéliste Jean auquel cet usage se réfère - même là où il semble les identifier l'un à l'autre, ne désigne pas, en parlant des « juifs », la totalité du peuple juif, même pas à Jérusalem (7, 12s), mais la grande partie des chefs politiques et religieux influents à ce moment-là (7, 48 ss). C'est pourquoi, en parlant de la Passion, on ne devra pas omettre de rappeler «ces foules» qui pleuraient sur Jésus (Lc 23, 27) et qui après sa crucifixion «s'en retournaient en se frappant la poitrine» (Lc 23, 48).


7. Avant tout, il n'est ni biblique, ni chrétien de regarder et de présenter la Passion du Christ, à qui nous devons notre salut, dans une lumière partielle, en l'attribuant à la faute d'hommes déterminés historiquement ou à celle d'un peuple précis. Autant que des hommes peuvent en juger, et en se basant sur les données du Nouveau Testament, on peut distinguer clairement, parmi les contemporains de Jésus, trois attitudes « coupables » à des degrés divers :

a) La conduite de quelques-uns, relativement peu nombreux qui, d'une manière ou d'une autre, ont été impliqués dans la crucifixion, depuis les instigateurs de la mort du Christ, poussés par l'ambition politique ou le fanatisme religieux, jusqu'aux fonctionnaires ou aux disciples qui ont failli par lâcheté.

b) Le comportement de cette multitude qui ne pouvait se résoudre à croire en la Résurrection de Jésus, annoncée par les apôtres et reliée aux preuves scripturaires de sa messianité, et qui se laissait plutôt convaincre par les arguments qui semblaient accuser un condamné à mort de blasphème et de soulèvement du peuple (cf. Ac 17, 11, mais aussi Lc 5, 39!).

c) La haine d'un assez grand nombre qui poursuivaient et calomniaient les disciples de Jésus (Ac 13, 50; 14, 19; 17, 5ss; 18, 12ss). Il ne faudrait pas oublier cependant que, dès le Moyen Age, avec Maïmonide, les autorités juives modifient de plus en plus leur attitude et, à l'encontre de leurs prédécesseurs, reconnaissent le païen baptisé comme un adorateur du vrai Dieu. En tout cela, nous chrétiens, nous ne devons jamais oublier que nous nous rendons bien plus coupables si, en dépit des grâces reçues, nous nous livrons au messianisme politique et social et crucifions ainsi, à nouveau, le Seigneur, nécessairement et finalement dans ses membres; nous nous contentons de confesser des lèvres la Révélation de Dieu, au lieu de consentir à l'opprobre de la croix, comme le Seigneur mort et ressuscité pour nous a le droit de l'exiger de notre vie entière; nous devrions plutôt être attentifs aux avertissements et aux promesses qu'il nous a donnés comme signes alors que, entre 1933 et 1945, pour la première fois dans l'histoire, des juifs et des chrétiens furent persécutés ensemble; nous refusons de respecter le croyant sincère qui ne partage pas notre foi.


8. La signification de la crucifixion du Christ dans l'alliance de Dieu avec Israël est un mystère caché à l'intérieur de la fidélité inébranlable de Dieu pour son Peuple. Et même la partie centrale de l'épître aux Romains (chap. 9-11) ne nous le révèle dans ses traits principaux que par allusion. Comme partout ailleurs dans l'histoire de ce peuple unique, il ne peut être question ici de malédiction, mais bien plutôt d'une bénédiction que Dieu veut accorder finalement à son Peuple, et avec lui, à tous les peuples. Seul - d'après Gn 12, 3 - s'en exclut celui qui par légèreté ou par malice porte atteinte à cette alliance pleine de promesses. Le chrétien se souvient, en outre, de la parole du Christ en croix : «Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font!» Le cri d'une foule excitée : «Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants !» doit être tourné par nous en prière, et exprimer que ce sang sauve finalement ceux pour qui il a été d'abord répandu. Jamais nous ne devrons abuser de ce cri pour présenter l'effusion de sang juif comme une sorte de juste punition, d'autant plus que la chrétienté primitive a vénéré avec une ferveur particulière des martyrs d'origine juive.



9. L'unique passage du Nouveau Testament où au mot «rejet» appliqué au destin des juifs est opposée immédiatement «l'assomption» future du peuple de l'ancienne Alliance dans l'Alliance nouvelle et définitive, en Rm 11, 15, doit être la norme d'interprétation de toutes les affirmations néo-testamentaires concernant le rejet. Il n'est pas conforme à la Révélation d'annoncer uniquement l'aspect provisoire du double jugement donné par l'ensemble de la Bible, sans évoquer en même temps, l'autre aspect - définitif - qui le supprimera en le dépassant. Le oui des juifs à Jésus est promis par Dieu comme dernier mot de leur histoire; et cette promesse est la garantie de son oui aux juifs. Ce doit être aussi le dernier mot de la prédication chrétienne




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Mis en ligne le 24 juin 2009, par M. Macina, sur le site upjf.org

mercredi 24 juin 2009

Netanyahou entame sa tournée européenne



Le Premier ministre, Binyamin Netanyahou, entame une visite de trois jours à travers l’Europe. Au programme, l’Italie, la France et la Hollande. C’est la première fois depuis son élection en avril dernier que le chef du gouvernement israélien se rend vers le Vieux Continent. Il est attendu de pied ferme par les dirigeants de l’Union Européenne. Au programme des discussions, les négociations de paix avec les palestiniens, la Syrie et le Plateau du Golan, l’Iran et ses manifestations.

Première étape du périple du chef de la coalition, l’Italie. “Bibi” s’est entretenu avec le président du conseil italien, Silvio Berlusconi. Avant cela, il a donné une interview à la télévision italienne. Le Premier ministre a fait passer un message de bienvenue à ses amis européens. « Quiconque s’occupe uniquement des constructions dans les implantations perd son temps. Réduire le problème entre les Israéliens et les Palestiniens à une affaire de colonies freine le processus de paix ». Netanyahou a réagi aux propos du ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini qui s’est déclaré « pour le gel des constructions dans les implantations ».

La suite du parcours se trouve à Paris. Le chef du gouvernement israélien doit rencontrer le président de la République, Nicolas Sarkozy. George Mitchell, l’émissaire américain au Proche-Orient, se joindra à la discussion entre les deux hommes. Ils débattront de leurs divergences de points de vues sur le règlement de la paix. Le Premier ministre israélien leur présentera son projet « d’assistance économique et commerciale à la population palestinienne ». Une idée chère au Premier ministre israélien. Le chef d’Etat français débattra de la question de Jérusalem. La France est pour le partage. Netanyahou a rappelé lors de son discours à l’Université de Bar Ilan que « Jérusalem est indivisible et sera à jamais la capitale d’Israël ». Le dossier Shalit sera évoqué à coup sûr. L’Iran et les manifestations seront aussi au programme des discussions.

Le chef du gouvernement israélien effectuera une visite éclair en Hollande et discutera avec le ministre des Affaires Etrangères, Maxime Frahakhen. Les deux hommes discuteront de la proposition de paix de Bachar El Assad . On sait que Netanyahou n’est pas prêt à céder un pouce de terrain sur ce sujet.

En définitive, le Premier ministre se sait en terrain hostile. Il a fait entendre la voix et la position d’Israël dès sa sortie d’avion. Il a répété son message : « Israël veut la paix mais pas sous n’importe quelle condition ».


par Jonathan Serero

http://www.actu.co.il/2009/06/netanyahou-entame-sa-tournee-europeenne/

mardi 23 juin 2009

Contre-figures et protagonistes de la crise politique iranienne

Jean-Sylvestre Mongrenier brosse avec talent le portrait des prncipaux acteurs de la crise iranienne.
Lire les lignes qui suivent permet de comprendre un peu mieux les enjeux de la crise actuelle.

Mossadegh, l’intouchable

Si l’on en croit la doxa, pour partie reprise par le président Obama dans son discours du Caire (3 juin 2009), la CIA aurait démis à elle seule un premier ministre nationaliste, démocratiquement élu et soutenu par l’ensemble des Iraniens, et ce au nom des intérêts pétroliers des Etats-Unis.

Ce fait justifierait a posteriori la grande réserve dont la Maison-Blanche fait preuve dans la présente crise politique iranienne. Il faut pourtant y regarder de plus près.

Né en 1880, Mohammed Mossadegh est le fils d’un riche propriétaire terrien et d’une princesse parentes des Qâdjârs, la dynastie impériale qui précède la prise du pouvoir par Reza Khan (fondateur de la dynastie des Pahlavi, il prend le pouvoir en 1925). Mossadegh fait ses études en Europe et il obtient le titre de docteur en droit de l’université de Neuchâtel (« Docteur Mossadegh »). Il est ensuite gouverneur de province (Fars, Azerbaïdjan), ministre des Finances (1921) et ministre des Affaires étrangères (1923-1925). Mossadegh s’oppose à la prise de pouvoir par Reza Pahlavi et il est temporairement emprisonné.

En 1943, Mossadegh est élu député du Front national (le nombre effectif de votants ne dépasse pas alors le dixième de la population), une petite formation politique qui est alliée au Toudeh, le parti communiste iranien.

Mossadegh se pose en champion d’une politique nationaliste axée sur la question des gisements de pétrole.

En 1994 et 1947, il fait échouer les menées soviétiques (exigences de concessions pétrolières) et s’oppose aux intérêts de l’Anglo-Iranian Oil Company (AIOC), fondée en 1909.

Lorsque le premier ministre iranien, le général Razmara, est assassiné par un membre de l'organisation Fadayan-e Eslam (dirigée par Navvab Safavi, précurseur de l’islamisme politique ; une station du métro de Téhéran porte son nom), les portes du pouvoir lui sont ouvertes. Il prend la tête du gouvernement en avril 1951.

Avec l’appui du Toudeh mais aussi du parti chiite (dirigé par l’ayatollah Kashani), Mossadegh décide de nationaliser le pétrole et déclenche ainsi une crise internationale majeure aux multiples dimensions.

L’AIOC porte le conflit devant la Cour internationale de Justice, à La Haye; les techniciens britanniques sont expulsés et les marchés internationaux se ferment au pétrole iranien que Téhéran est bien en mal d’extraire et d’exporter par ses seuls efforts.

Faute de revenus pétroliers, le pays bascule dans la crise économique et Mossadegh entre en conflit avec le Shah (Mohamed Reza a succédé à son père en 1941, qui a abdiqué sous pression des Britanniques et des Soviétiques qui occupent alors l’Iran).

Dans le cadre de leur stratégie globale de containment, les Etats-Unis soutiennent les nationalismes du tiers monde et donc la volonté de Mossadegh de nationaliser le pétrole, pourvu que les formes et le droit international (l’indemnisation des propriétaires, entre autres) soient respectés ; Washington n’est donc pas sur la même ligne que Londres qui défend avec vigueur les intérêts économiques britanniques, en Iran comme dans l’ensemble du Moyen-Orient.

Toutefois, leur mission de conciliation échoue et le conflit entre Londres et Téhéran tourne à la guerre d’usure économique. Sur place, la situation politique se dégrade. Le Toudeh pratique l’agitation de rue, le Shah est contraint au départ et le parti chiite, fidèle au principe monarchique, se désolidarise de Mossadegh.

Mossadegh cherche à instrumentaliser les communistes (le Toudeh) et la crainte de l’URSS, pour faire pression sur les Américains qui maintiennent leur aide économique. Une demande supplémentaire d’aide est repoussée en mai 1953 ; Washington cesse de considérer Mossadegh comme un rempart contre le communisme. Le premier ministre réagit en concentrant plus encore le pouvoir.

Dès lors, on voit converger les intérêts politiques du Shah, de l’armée (fidèle au monarque) et du parti religieux, les Etats-Unis jouant les facilitateurs. Le principal artisan du coup d’Etat, le 19 août 1953, est le général Zahédi, membre du sénat et leader de l’opposition monarchiste. De fait, les Etats-Unis jouent un rôle essentiel, la CIA finançant et organisant le coup d’Etat (opération Ajax).

Le 19 août, les leaders religieux et les meneurs du bazar organisent une manifestation monarchiste ; l’armée se joint au mouvement et prend le contrôle de la capitale. Mossadegh est arrêté, Zahédi devient chef du gouvernement et le Chah rentre en Iran. L’ancien premier ministre est jugé et condamné à trois ans de prison. Libéré en 1956, il se retire de la vie publique et meurt en 1967.

Depuis cette grave crise intérieure et internationale, Mossadegh fait figure de précurseur du nassérisme et de leader tiers-mondiste, victime de l’impérialisme américain ; il est aussi victime de son chantage au suicide et du jeu ambiguë qu’il mène avec le Toudeh. Enfin, il ne faut pas négliger les aspects proprement iraniens dans le coup d’Etat du 19 août 1953.

Khomeiny, fondateur de la République islamique

L’ayatollah Khomeiny est le grand vainqueur de la révolution de 1979 et le fondateur de la République islamique. Né en 1902 à Khomein, près de Téhéran, il étudie la théologie puis enseigne à Qom, l’un des lieux saints de l’islam chiite. Ruhollah Khomeiny se dresse contre le Shah et la politique de modernisation forcée du pays, variante moyen-orientale du « despotisme éclairé » inaugurée par son père Reza Pahlavi et, simultanément, par Mustafa Kemal en Turquie.

Arrêté en 1963, il est exilé et se rend d’abord en Turquie, puis en Irak, avant de rejoindre la France, en 1978, alors que la situation politique iranienne se dégrade. Installé à Neauphle-le-Château, il bénéficie de la complaisance des autorités, qui croient disposer d’une carte maîtresse pour l’après-Pahlavi, et ses disciples inondent l’Iran avec les cassettes des violents prêches enregistrés sur le sol français.

Le Shah parti en exil, l’ayatollah Khomeiny rentre à Téhéran, le 1er février 1979, où il est triomphalement accueilli. Il annonce le jour même la constitution d’un Conseil islamique révolutionnaire, première étape vers la mise en place d’une république islamique (mars 1979).

Dans ce nouveau régime politico-religieux, l’ayatollah Khomeiny assure la fonction de Guide suprême de la Révolution islamique. Premier personnage du pays, nommé à vie par l’Assemblée des experts, celui-ci a la main haute sur les affaires politiques intérieures et extérieures.
Parfois présenté en Occident sous les traits d’une sorte de sage pacifique (un Gandhi musulman), Khomeiny révèle son vrai visage aux yeux de tous (encore que). Des tribunaux islamiques épurent l’appareil d’Etat et l’armée, les purges sont sanglantes et vont bien au-delà des inévitables règlements de compte inhérents à ce type de situation.

Le 4 novembre 1979, la prise d’otages de l’ambassade américaine (52 diplomates retenus 444 jours) donne corps à l’orientation violemment anti-occidentale du régime islamique ; l’ayatollah Khomeiny évoque une « seconde révolution ». Lorsque les troupes de Saddam Hussein attaquent l’ « ennemi perse », le 17 septembre 1980, le Guide suprême met à profit la guerre entre l’Iran et l’Irak (1980-1988) pour éliminer les sources d’opposition et renforcer la mainmise islamiste sur le pays.

L’ayatollah Khomeiny meurt en 1989 et les adeptes du comparatisme évoquent le « Thermidor » de la Révolution islamique. Deux décennies se sont depuis écoulées …

Ali Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique

Dans l’actuelle crise politique iranienne, le Guide suprême de la Révolution islamique a d’emblée apporté son soutien au président sortant, Mahmoud Ahmadinejad, révélant ainsi de fortes solidarités entre les deux hommes (fait négligé par nombre d’experts).

Né en 1939 à Machhad (un des hauts lieux du chiisme, à l’est de l’Iran), Ali Khamenei a été l’élève de l’ayatollah Khomeiny qu’il suit dans son opposition à la monarchie impériale de Mohammed Pahlavi ; il est d’ailleurs emprisonné à plusieurs reprises pendant cette période.

En 1979, il est membre du Conseil de la Révolution islamique et il est très engagé dans la mise en place du régime ; Ali Khamenei participe à la création du Parti de la République islamique et dirige un temps les Gardiens de la Révolution, fer de lance idéologique du régime.

En 1981, il survit à un attentat qui lui ôte un bras. Il est alors élu président de la République, avec l’accord de l’ayatollah Khomeiny (Mir Hossein Moussavi est son premier ministre) ; l’Iran est alors en guerre contre l’Irak.

A la mort de Khomeiny, en 1989, Ali Khamenei est désigné Guide suprême par l’Assemblée des experts, non sans controverses. Selon les critiques, Ali Khamenei n’aurait pas toutes les qualifications théologiques requises ; en 1979, il n’était qu’hodjatoleslam, ce qui en faisait un religieux de second rang.

Une fois en place, en juin 1989, il élargit le champ de ses fonctions et renforce les liens tissés au fil des ans avec les Pasdarans et les services secrets du régime, sorte d’ « Etat profond ». Ali Khamenei serait hanté par la « contamination culturelle occidentale » et une forme iranienne de « révolution de velours ».

De 1997 à 2004, il s’oppose sur bien des points à la timide politique de réformes prônée par Mohammad Khatami, successeur à la présidence d’Hachemi Rafsandjani (1989-1997), lui-même partisan d’une ouverture limitée à l’Occident.

Le 12 juin 2009, le Guide suprême prend d’emblée fait et cause pour Mahmoud Ahmadinejad et il lui renouvelle solennellement son soutien le 19 juin suivant. Le tour pris par cette grave crise politique et la répression sanglante ont d’ores et déjà invalidé le scénario d’une « révolution de velours ».

Sur ce plan, les vœux d’Ali Khamenei sont exaucés ; l’Iran islamiste n’est pas la Hongrie ou Tchécoslovaquie post-Guerre froide.

Ahmadinejad, président contesté et leader islamo-justicialiste

Réélu dans les conditions que l’on le sait (diverses informations confirment le sentiment initial d’une vaste fraude), le président de la République islamique est le type même de l’ « ingénieur islamiste », laïc issu des classes populaires (un père forgeron) qui tente une nouvelle synthèse politico-islamique pour radicaliser plus encore le régime issu de la révolution de 1979.

Né en 1956 à Gamsar, une petite ville à une centaine de kilomètres de Téhéran, Mahmoud Ahmadinejad appartient à cette génération qui a forgé son identité politique dans le contexte de la guerre Iran-Irak plus que dans les années de lutte contre le régime du Shah.

Il a suivi une formation d’ingénieur comme bien de ces militants qui, dans le monde arabo-musulman, constituent l’épine dorsale de l’islamisme radical, et obtient son doctorat en 1987 (il occupe déjà des fonctions officielles).

Elu maire de Téhéran en 2003, il devient président de la République islamique en 2005. Mahmoud Ahmadinejad s’appuie sur les Pasdarans (les « Gardiens de la Révolution ») et les Bassidjis (les « Mobilisés ») qui représentent le noyau dur du régime et recrutent dans les milieux populaires.

Ces structures sont au coeur du système populiste et clientéliste, avec la rente pétrolière en guise de « juge de paix », dont Ahmadinejad est l’incarnation (voir le rôle financier des diverses fondations contrôlées par les Pasdarans et la politique d’assistanat au bénéfice des classes populaires).

Ainsi son discours a-t-il une connotation « lutte des classes », particulièrement lorsqu’il menace de « couper les mains » des « profiteurs », menace adressée en termes à peine voilés à Hachemi Rafsandjani – ancien président de la République islamique (1989-1997) et rival malheureux en 2005 -, réputé être l’un des hommes les plus riches d’Iran (sa fille a été arrêtée le 21 juin 2009 et libérée ensuite, ndlr Primo).

Cette dimension « populiste » (une sorte d’islamo-bolchévisme ?) ne doit pas occulter les étroites connexions d’Ahmadinejad avec une partie du clergé, l’appui du Guide suprême en témoigne, et la propension du personnage à une forme de millénarisme politique.

Le président iranien attend le proche retour du douzième imam, descendant et représentant du Prophète, disparu en 873 (voir son intervention de septembre 2005 à l’ONU et le discours prononcé le 16 novembre 2005 lors de l’assemblée des imams du vendredi).

Sur le plan international, cette orientation politico-religieuse se traduit par un discours négationniste et anti-juif, de violentes diatribes contre Israël et les Etats-Unis ainsi qu’une posture anti-occidentale ; Ahmadinejad cherche à prendre la tête d’un front panislamique qui élargirait l’axe chiite et il noue des liens avec les pays hostiles à l’Occident (Russie, Chine, Venezuela).

Il se veut le leader d’une « troisième révolution », qualifiée par les observateurs d’islamo-justicialiste.

Moussavi, leader d’une introuvable « révolution de couleur »

Révolutionnaire islamique de la première heure, Mir Hossein Moussavi est un « vieux cheval » de retour, longtemps absent de la scène politique. Né en 1941 dans la partie azérie de l’Iran, il fait initialement figure de représentant d’une forme d’islamisme tiers-mondiste et bénéficie d’un engouement récent auprès des classes urbaines et des milieux partisans de l’ouverture.

Au regard de son parcours politique, on doit se demander si le personnage n’est pas dépassé par la dynamique des événements et transformé en totem, au sens freudien du terme, par une large partie de la population.

Nombreux sont ceux qui, las de l’enfermement psycho-culturel, souffrent aussi des effets multiformes de l’isolement de l’Iran sur le plan international et de l’échec économique d’Ahmadinejad.

Il faut pourtant rappeler que Moussavi est un homme du sérail engagé aux origines mêmes de la Révolution islamique. Il est l’un des fondateurs du Parti de la République islamique, dont il devient le secrétaire politique, et soutient donc l’ayatollah Khomeiny pendant les événements révolutionnaires.

Moussavi est ensuite ministre des affaires étrangères puis il est nommé premier ministre, de 1981 à 1989, pendant les années de guerre contre l’Irak (Ali Khamenei est alors président de la République islamique). On lui attribue donc un rôle décisif dans la survie de l’Iran islamique et le fonctionnement économique du pays.

S’il disparaît ensuite de la scène, Moussavi aurait été l’un des principaux conseillers des présidents Rafsandjani et Khatami qui aujourd’hui le soutiennent. L’islamiste tiers-mondiste fait désormais figure de « réformateur », en butte au révolutionnarisme de l’axe Khamenei-Ahmadinejad.

On doit plus justement voir en la personne de Moussavi un « national-islamiste », soucieux des intérêts fondamentaux de son pays, réservé quant aux provocations d’Ahmadinejad qui n’ont fait que renforcer l’hostilité à l’égard de l’Iran.

On sait qu’il entend poursuivre le programme nucléaire iranien, comme la majorité de la classe politique, et il ne faut pas voir en lui une « martingale » permettant de résoudre l’ensemble des conflits irano-occidentaux.

Son hypothétique accès à la présidence pourrait cependant faciliter une négociation d’Etat à Etat centrée sur des intérêts bien définis et circonscrits. Moussavi semble avoir brûlé ses vaisseaux et il lui sera difficile d’éviter, pour sa personne comme pour son mouvement, les conséquences d’une répression sanglante.


Jean-Sylvestre MONGRENIER
Institut Thomas More