jeudi 23 avril 2009
Ahmadinejad, une brute. Même l'Union Européenne l'a compris
Fiamma Nirenstein
Il Giornale
Texte original : "Ahmadinejad, un uomo belva. L’ha capito anche la Ue"
Traduction française : D.G., pour upjf.org
Et maintenant, s'il vous plaît, représentants de la France, de la Norvège, de l'Angleterre, ne retournez pas dans cette salle. Restez en dehors de ce piège antisémite de Durban II, abandonnez pour toujours la marée noire des paroles d’Ahmadinejad, qui, à l’ouverture de la conférence, a fait à nouveau une prédication de haine et de destruction. Et pardonnez-moi, mais l'Italie ne peut que vous dire aujourd'hui : nous vous l'avions dit. Et elle peut aussi ajouter : ce n'était pas facile de vaincre le tabou de l'ONU, la vache sacrée qui, quand elle sonne le ralliement de ses troupes, exige toujours une réponse conformiste, un garde-à-vous au nom de la rhétorique universaliste ; et l'ONU a continué ici, à sonner le ralliement de ses troupes, la trompette de la bataille contre le racisme, une bataille si importante pour nous tous.
Mais nous, qui ? Il était clair que, pour les commissions qui rédigeaient le document préparatoire, pour les violeurs en série des droits de l'homme, l'Iran et la Libye, le racisme était une pure excuse, comme ce l'avait été à l'époque de Durban I.
Nous qui y croyons, nous qui vivons dans des démocraties, nous qui pensons vraiment que le droit et l'intégrité morale doivent illuminer notre chemin, nous voulions une conférence contre le racisme, partagée aussi par le reste du monde, mais cela n’était pas possible. Ce monde est en fait dominé par des dictatures et par la violence, et pratique le racisme, aussi bien ethnique que religieux. L'Italie, cependant, a eu du courage. À Genève, qui, au temps de la première ébauche de droit international humanitaire en 1864, a travaillé dur à l'occasion de nombreuses conventions pour aider à faire de la lumière dans le monde, dans cette même ville donc, on est en train de préparer une conférence de confusion et de haine, contre Israël et aussi contre les États-Unis, malgré Obama, comme on l'a vu hier dans le discours d’Ahmadinejad.
Que ce soit clair : la conférence est, en réalité, une fanfare militaire en faveur du terrorisme, celui de l'ère nouvelle d'Ahmadinejad. L'Italie a su lire l'histoire et le présent, et a compris qu'aller à Genève était un gros risque moral et politique. À Durban I, les cortèges des ONG marchaient sous l'effigie de Ben Laden. Quatre jours après la fin de la conférence, il y eut l'attaque contre les Tours Jumelles de New York.
Cette conférence de Genève a en fait commencé dimanche par une réunion de diverses ONG qui projetaient "un mouvement de résistance européenne" sur les traces du Hezbollah et du Hamas. Ensuite, pour la partie officielle, Ahmadinejad est arrivé : à Genève comme à Durban, le programme est ambitieux. Des forces considérables veulent lancer, sous l'égide de l'Onu, une immense campagne antisémite, sur fond des nouvelles ambitions atomiques iraniennes, afin de fournir la caution de l'Onu à l'objectif de destruction d'Israël. La sortie de l'Italie avait contribué à obtenir comme résultat un document, d'origine surtout hollandaise, qui aurait pu, moyennant un peu plus de travail, être accepté par tous, si seulement l'Europe l'avait soutenu à l'unisson. Le document ne formulait pas d’identifications criminelles univoques entre Israël et le racisme ; il n'empêchait pas la liberté de critique des religions pour défendre l'islamisme ; n'empêchait pas de définir l'homophobie comme un préjugé raciste.
Si seulement l'Europe qui dans ses assemblées, à Bruxelles et à Strasbourg, coupe les cheveux en quatre pour défendre les droits de l'homme de chaque minorité, avait fait bloc pour soutenir son document, peut-être qu'alors la conférence contre le racisme aurait pu avoir lieu en tant que telle, et cela n'aurait certainement pas été un mal. Mais l'Europe a eu peur : d'un côté, la surenchère des positions de la partie islamiste et anti-occidentale, l'Iran, la Libye, ont rendu le document antiraciste impossible même pour Obama ; d'autre part, la France et l'Angleterre ont craint la fureur de leurs banlieues et des quartiers islamistes londoniens, et ont pensé à leurs voyages d'affaires dans le monde musulman. Quant à l'Allemagne, ce n'est pas un hasard qu'elle a réussi, à la fin, à aborder le refus de la conférence : la Présidente Merkel donne de bons conseils, le rapport à Israël est investi de souvenirs [?] et cela l'a sauvée.
Ici, s'est réalisée la destruction de l'illusion que le langage des droits de l'homme pouvait être un langage universel.
Un important élément d'espoir se trouve, ironie du sort, dans la courageuse décision des délégations jordanienne et marocaine, de quitter la salle avec les pays européens. Une décision qui, même si elle est aussi le fruit d’une peur, celle de la confrontation avec Téhéran, est quand même profonde et motivée.
Fiamma Nirenstein
© Il Giornale
Mis en ligne le 23 avril 2009, par M. Macina, sur le site upjf.org