vendredi 24 avril 2009

Le double échec de Durban 2



Par Guy Senbel
pour Guysen International News



Cette semaine, nous souhaiterions attirer l’attention de nos lecteurs sur la deuxième conférence internationale sur le racisme organisée à Genève du 20 au 24 avril. Appelée « Durban 2 », la conférence a commencé la veille de « Yom HaShoah » en Israël, le jour de la commémoration des victimes et des héros de la « Catastrophe juive », le jour du souvenir de l’extermination des Juifs d’Europe.



Marquée par un discours virulent, provocateur et offensant à l’égard d’Israël, prononcé par le Président iranien Mahmoud Ahmadinejad, l’ouverture de la conférence donna raison aux pays qui avaient décidé de ne pas se rendre à Genève. Echec pour les Occidentaux, dont Durban 2 a montré les divisions. La plupart quittèrent la salle en guise de protestation aux propos tenus par le Président iranien. Durban 2 est également un échec pour les pays musulmans qui souhaitaient voir adopter un texte final contenant plusieurs paragraphes consacrés à Israël, accusé de racisme et d’apartheid.


Le discours d’Ahmadinejad à Durban 2 suscite à nouveau l’inquiétude. Un discours antisémite, un discours antioccidental, largement applaudi par les pays musulmans, et bien d’autres encore parmi les pays des continents africain et asiatique. Certaines délégations, européennes pour la plupart, ont quitté la conférence. D’autres ont choisi de rester. Les pays occidentaux ont montré qu’ils étaient divisés sur l’attitude à adopter face à l’Iran qui maintient une ligne « antisioniste » très agressive, et poursuit une course au nucléaire sans complexe ni tabou.

« Ceux qui ont quitté la salle ne constituent qu’une petite minorité et une petite minorité peut-elle imposer sa loi aux peuples du monde ? » s’interrogeait Ahmadinejad après le tollé suscité par ses déclarations. En effet, la majorité des participants a applaudi lorsque le Président iranien a fustigé Israël, taxé d’Etat raciste, puis l’Occident, accusé d’avoir utilisé la Shoah pour affaiblir les Palestiniens…

Ce qui est inquiétant, c’est que Mahmoud Ahmadinejad continue de défendre la thèse indéfendable de la théorie du complot sioniste dominateur, qu’il réitère ses idées négationnistes, sans que rien, ni personne, ne le décourage. Il est reçu partout. Et la nouvelle administration américaine envisage un dialogue en direct avec l’Iran. Une première en trente ans. La Suisse, qui a reçu en visite officielle le Président iranien, s’étonne de la vive réaction d’Israël qui a rappelé son ambassadeur à Berne pour consultations…

L’autre échec de la conférence de Durban 2, c’est celui des pays musulmans qui n’ont finalement pas réussi à imposer des principes qui remettaient en cause l’esprit même de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme telle qu’elle a été rédigée par René Cassin en 1948.
La notion de diffamation des religions a disparu. L’Iran n’a pas réussi à faire supprimer le texte consacré à la mémoire de la Shoah. De même, l’Organisation de la Conférence Islamique n’aura pas réussi à sauver les passages consacrés au blasphème des religions et à l’islamophobie…
Profitant de l’absence de certaines délégations occidentales au cours de réunions préparatoires, la Lybie et la Syrie, avec l’Iran, souhaitaient modifier le texte élaboré par la commission, pour que soit adopté un texte plus radical sur le conflit au Proche Orient.
En réaction, les pays occidentaux ont menacé de quitter définitivement la conférence.

Pendant cinq jours, Durban a été le théâtre d’un discours propagandiste anti-israélien souvent agressif. Mercredi 23 avril, une réunion avait pour thème « Droits de l’Homme, discrimination et islamophobie », et les représentants des différentes délégations ont adressé leurs critiques exclusivement à Israël. La déclaration finale de la conférence réaffirme dans son premier paragraphe la Déclaration et Programme d’Action de Durban 1, qui contient notamment trois paragraphes consacrés au conflit israélo-palestinien, le distinguant ainsi des autres conflits mondiaux…

Pour faire oublier Ahmadinejad, et pour éviter les surenchères, les organisateurs ont décidé de proposer aux participants d’adopter le document final de la conférence dès le mardi 21 avril, trois jours avant la date prévue.

Ce soir, nous pensons à Guilad Shalit, soldat de Tsahal et citoyen français, otage du Hamas à Gaza depuis 1035 jours, et 1035 nuits