mardi 28 avril 2009
L’Iran a déniché un argument pour refuser le dialogue
ALLAH AKHBAR A REMPLACE HEIL HITLER
Une semaine après son discours très hostile à Israël pendant la conférence de Genève-Durban 2, Ahmadinejad aurait fait part de la disponibilité du régime des mollahs à accepter une solution à deux Etats pour résoudre le conflit israélo-palestinien. | Décodages |
En fait, Téhéran n’a pas renoncé à son obsession israélienne. Cette annonce résulte de son échec à radicaliser Durban 2.
Durban 2 | A cette conférence à Genève, Téhéran a critiqué le soutien indéfectible de certains membres du Conseil de Sécurité qui avec leur droit de veto protègent Israël pour empêcher toute résolution du conflit israélo-palestinien dans une optique favorable aux palestiniens et aux musulmans. Téhéran proposait aux Etats Musulmans présents à cette assemblée de soutenir son projet de suppression du droit de veto et l’exigence d’un siège pour les Etats Musulmans. Il était certain d’obtenir le soutien de l’ensemble des Etats Musulmans et ainsi remettre en cause la légitimité même du Conseil de Sécurité, organisme qui est son interlocuteur dans la crise nucléaire sous l’appellation des Six. Il aurait ainsi remis en cause la légitimité des résolutions onusiennes qui légitiment les sanctions américaines à son encontre et le forcent à négocier avec les Six ou encore avec les Américains. Téhéran espérait bloquer tout dialogue sur son programme nucléaire et ainsi éviter de s’engager dans un processus indésirable d’apaisement et de compromis, compromis contraires à sa conduite générale dans la région.
Quelques jours avant cette conférence, Téhéran avait annoncé qu’il accepterait le dialogue avec les Six (et in extenso avec les Américains) si ce débat concernait son paquet de propositions traitant d’une meilleure représentation des musulmans dans les institutions onusiennes. Les Etats-Unis avaient alors donné leur accord et affirmé leur disponibilité de parler de divers sujets afin de lui ôter tout prétexte pour fuir le dialogue dont l’objectif est d’engager l’Iran dans un processus d’apaisement et de compromis. Téhéran attendait alors l’accord des Etats musulmans à Genève pour dévoiler le contenu de son paquet pour faire échec et mat aux Six et aux Américains.
Triple échec | Les efforts des mollahs à Genève ont échoué : les Etats musulmans n’ont pas engagé de débat sur la refonte du Conseil de Sécurité et la déclaration finale de la conférence ne cite pas les propositions révolutionnaires des mollahs. Ce désaveu a été une triple défaite pour le régime des mollahs : il a été isolé dans le monde musulman, il se retrouve toujours sous les sanctions et contraint de répondre rapidement aux diverses offres de dialogue, alors qu’en l’absence de son projet miracle son paquet de provocations est désormais vide !
Riposte | C’est ce qui explique les dernières déclarations d’Ahmadinejad [1] sur la chaîne ABC : il s’agissait de combler ce vide en urgence pour ne pas être vu comme dépassé par sa triple défaite à Genève. Téhéran a alors affirmé qu’il ne s’opposerait pas à une solution à deux Etats (qui a le soutien des Arabes et des Américains) si tel était le choix des Palestiniens.
C’est ni plus ni moins la proposition d’un référendum palestinien proposé par le soi-disant modéré Khatami en 2001 lors de la « conférence sur l’Intifada » à Téhéran en présence des représentants du Hamas, du Hezbollah et du Jihad Islamique !
C’est une proposition que le régime a également ressorti en 2005 sous Ahmadinejad pendant la conférence d’un « Monde sans le sionisme », parallèlement à la proposition de détruire Israël. Cette fois Téhéran la ressort, mais en l’adaptant à la solution à deux Etats qui a le soutien des Américains et leurs alliés arabes. Elle n’en reste pas moins la même solution à risque que refusent les Américains et leurs alliés arabes ainsi que les Européens et les Israéliens.
Téhéran cherche encore à s’incruster et radicaliser le débat avec un sujet qui séduit la rue arabe. Il exigera évidemment la tenue de ce référendum diviseur avant d’aller plus loin avec les Six ou encore avec les Américains.
Après sa triple défaite à Genève, Téhéran devait rebondir face aux Américains, mais aussi dans le monde arabe. C’est ce qu’a fait hier le régime avec cette vieille proposition relookée dont le propos est de susciter un refus.
Téhéran va agencer son paquet de propositions (qui doit être la base de son dialogue avec les Six et avec les Américains) autour de ce référendum à risque en Palestine qui émane de son ex-président modéré et pourrait être valable avec l’élection d’un soi-disant modéré en juin 2009.
© WWW.IRAN-RESIST.ORG
Loin d’être un signe d’apaisement, les propos d’Ahmadinejad sur ABC présagent une radicalisation encore plus nocive puisqu’elle se veut une adhésion à la solution à deux Etats. Pour plus d’efficacité polémique (plus de séduction populaire), Téhéran présentera ce référendum en Palestine dans le cadre de son attachement au règlement des conflits régionaux par des solutions régionales, un thème promu par Téhéran pour remettre en question la présence des troupes étrangères en Irak ou en Afghanistan.
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Le régime des mollahs est sans égal quand il s’agit de semer le chaos. Il ne peut y avoir de compromis avec ce régime.