mercredi 4 février 2009
Un satellite… et après ?
Un satellite iranien a été lancé mardi.
Photo: AP , JPost
Par YAAKOV KATZ
Marquant le 30e anniversaire de la révolution islamique, Téhéran a mis en orbite son premier satellite à l'aide d'une fusée nommée Safir-2.
Le lancement de cet engin spatial confirme les progrès de la République islamique en matière de missiles balistiques et fait craindre que Téhéran puisse lancer des armes nucléaires jusqu'en Europe, explique le major général Isaac Ben-Israël, l'ancien président de l'Agence spatiale israélienne.
"Le lancement d'un satellite pesant entre 30 et 50 kg dans l'espace nécessite une énergie spécifique", explique Ben-Israël (Kadima). "S'ils y parviennent, ils peuvent tout aussi bien lancer un missile balistique doté d'une arme nucléaire d'une tonne dans l'atmosphère capable d'atteindre l'Europe occidentale."
Le satellite iranien en lui-même, nommé Omid (espoir en perse), n'est pas inquiétant, a-t-il assuré.
Un officiel américain de la défense a signalé que l'armée avait détecté le lancement d'un missile dans l'espace mais n'avait pas pu confirmer s'il portait un satellite.
Si le développement d'un programme spatial iranien n'est pas un phénomène récent, il ne fait qu'augmenter le malaise auprès des dirigeants de la communauté internationale sur son programme nucléaire et de missiles balistiques.
"Ce test incarne nos inquiétudes sur les intentions de l'Iran", a déclaré Bill Rammell, le ministre britannique chargé des affaires proche-orientales.
Quant à lui, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a déclaré mardi que le satellite de communication était en orbite et qu'il avait déjà réussi à entrer en contact avec des stations au sol.
Son lancement est destiné à envoyer un message de paix et d'amitié au monde, a ajouté le président iranien. "Nous avons besoin de la science pour l'amitié, la fraternité et la justice", a-t-il souligné.
La Maison Blanche a d'ores et déjà annoncé que l'Iran n'agissait pas d'une manière responsable. "Cette action [le lancement du satellite] ne nous convainc pas que l'Iran agit d'une manière responsable pour faire progresser la stabilité et la sécurité dans la région", a affirmé Robert Gibbs, le porte-parole de la Maison Blanche, en ajoutant que l'administration américaine utiliserait tous les moyens de sa puissance nationale pour se charger de l'Iran.