vendredi 14 novembre 2008
RUE COPERNIC : ARRESTATION DE L'AUTEUR DE L'ATTENTAT
Un suspect arrêté au Canada vingt-huit ans après l’attentat
L'AUTEUR présumé de l'attentat qui avait fait quatre morts, le 3 octobre 1980, devant la synagogue de la rue Copernic, à Paris (XVI e ), un Libano-Canadien d'origine palestinienne, a été arrêté hier au Canada, vingt-huit ans après les faits. Selon « l'Express », qui a révélé l'affaire sur son site Internet, cet homme de 54 ans, Hassan Diab, a été interpellé à la mi-journée, à Gatineau, au Québec, par la gendarmerie royale canadienne, sur mandat international de deux juges antiterroristes français.
Ces derniers, Marc Trévidic et Yves Jannier, doivent très prochainement se rendre au Canada afin notamment de s'enquérir de l'extradition du suspect vers la France.
Le Libano-Canadien est soupçonné par la justice française d'avoir confectionné l'engin explosif déposé dans la sacoche d'une moto à quelques mètres de la synagogue de l'Union libérale israélite, et qui avait tué ce soir-là, vers 18 h 40, trois Français et une Israélienne, blessant également une trentaine de personnes.
Une fiche d'hôtel bien compromettante
Hier soir, des perquisitions étaient en cours au domicile et au bureau de Hassan Diab, qui enseigne la sociologie à l'université d'Ottawa. Les juges antiterroristes français se sont intéressés à lui après que l'Allemagne leur a communiqué un fichier, « acheté » dans des conditions non précisées, d'activistes du Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS), dans lequel figurent notamment les noms des membres du commando de la rue Copernic. L'attentat n'avait pas été revendiqué mais les enquêteurs soupçonnaient le FPLP-OS, un groupe palestinien opposé à Yasser Arafat, ancien président de l'Autorité palestinienne. L'an dernier, les juges français avaient lancé une commission rogatoire internationale au Canada visant M. Diab.
Le suspect s'était alors déclaré « victime d'une homonymie ». « Je n'ai jamais appartenu à aucune organisation palestinienne, ni milité politiquement », avait-il assuré. Son avocat canadien, M e René Duval, avait indiqué que son client était « étudiant à Beyrouth à l'époque de l'attentat », et s'était ensuite « installé aux Etats-Unis pour des études de doctorat ». Hier soir, il a réaffirmé l'innoncence du suspect.
Au cours de leur enquête, les policiers se sont rendus au Liban, aux Etats-Unis, en Allemagne et au Danemark, affirme « l'Express ». Ils ont notamment saisi une fiche d'hôtel remplie par le suspect lors de son séjour à Paris au moment de l'attentat de la rue Copernic. Ils ont également effectué des comparaisons graphologiques probantes avec des documents officiels remplis par Hassan Diab lors d'un séjour aux Etats-Unis, ajoute le site de l'hebdomadaire. De même, une photo du suspect datant de 1981 présenterait une ressemblance troublante avec le portrait-robot dressé par des témoins.
La fondatrice de l'association SOS Attentats, Françoise Rudetzki, s'est félicitée de l'interpellation de l'auteur présumé de l'attentat de la rue Copernic. Elle a salué « l'obstination des enquêteurs » et s'est réjouie qu'ils « poursuivent leurs investigations sur des attentats si lointains ».
Le Parisien