mercredi 5 novembre 2008
Israël – Etats-Unis : Barack Obama va-t-il peser davantage que Georges Bush au Proche-Orient?
Par Mati Ben Avraham
Israel valley
Il ne faut pas s’en cacher : Barack Obama, élu 44ème président des Etats-Unis suscite des craintes dans divers cercles politiques israéliens. En particulier, parmi ceux qui se situent à droite de l’échiquier politique.
Ces craintes sont-elles fondées? Non, a répondu à l’avance Martin Indick, ancien ambassadeur des Etats-Unis en Israël, qui fit partie du premier cercle des conseillers de Bill Clinton pour tout ce qui touchait au Proche-Orient.
S’appuyant sur le discours prononcé par Barack Obama devant la Conférence des présidents des communautés juives américaines, Martin Indick a souligné deux points essentiels à ses yeux : et d’un, Barak Obama est convaincu que la politique menée par G. Bush au cours de ses huit années de présidence a davantage nui que profiter à Israël; et de deux, les Etats-Unis se doivent de revenir à un rôle de partenaire actif dans le processus de paix, israélo-palestinien d’une part, israélo-syrien d’autre part. C’est-à-dire, ne plus se contenter de fortes déclarations, de conférence internationale pour la frime, mais orienter, pousser, presser les partenaires vers ces compromis sans lesquels aucune paix n’est envisageable.
Il est évident que, pour imprimer une nouvelle dynamique, Barack Obama ne sera tendre avec quiconque. Il ne ce contentera pas de rappeler aux uns et aux autres les engagements pris, à la manière de son prédécesseur, mais en exigera l’application. En ce sens, les nominations à la tête du secrétariat d’Etat et du Conseil National de Sécurité constitueront des indices précieux sur la politique étrangère que compte mener le nouveau président, en particulier par ici.
Question : le vote américain va-t-il influer sur les législatives israéliennes? Bien entendu. A priori, il vient conforter la ligne politique prônée par le camp Tzipi Livni, mais il n’est pas impossible qu’il amène Binyamin Netanyahou à témoigner de pragmatisme.
Cela dit, et hors nos petits soucis locaux, l’élection de Barack Obama est une formidable leçon de démocratie. Et de réalisme politique. Le peuple américain s’est mobilisé pour porter à la Maison blanche un homme, et peu importe la couleur de sa peau, qui incarne au mieux l’essentiel du dynamisme américain, à savoir que l’origine peut être un fardeau, mais non un obstacle à la réussite.