dimanche 16 novembre 2008

LA NUIT QUI DESCEND


LE TORCHON PALESTINISTE

Au mois d'août dernier, l'ancien Président de la République italienne et sénateur à vie, Francesco Cossiga, a révélé au Corriere della Sera qu'au début des années 70, le Premier ministre de l'époque, Aldo Moro, avait signé un accord avec l'OLP de Yasser Arafat et ses organisations satellites qui leur permettait d'accueillir des terroristes et de stocker des armes en Italie, en contrepartie d'une immunité totale pour les intérêts italiens, tant dans la péninsule que dans le monde.

En cela, il ne s'agissait pas vraiment d'une révélation.

Mais l'essentiel est ailleurs : Cossiga révèle que les Juifs italiens n'étaient pas compris dans l'accord : c'est ainsi que le 9 octobre 1982, six terroristes ouvraient le feu sur des fidèles qui quittaient la Grande Synagogue de Rome. Des dizaines de Juifs furent blessés, et un enfant de deux ans, Stefano Tache, fut assassiné. Quelques heures avant l'attaque, les policiers italiens chargés de la sécurité, avaient curieusement disparu.

Surtout, Cossiga admet, pour la première fois, que la plus grande attaque terroriste jamais survenue sur le sol italien, à savoir l'attentat à la bombe de la gare de Bologne, en juillet 80, qui tua 85 personnes – était l'œuvre de terroristes du FPLP, de Georges Habache, affiliés à l'OLP.

Selon Cossiga, la bombe avait explosé par mégarde, et n'était pas destinée à tuer des non-Juifs.

C'est dans ces conditions que, comme dans le cas de l'attentat de la rue Copernic, les autorités incriminèrent l'Ordre Noir des néofascistes italiens.

Compte tenu de la fascination des médias français pour tout ce qui touche au conflit proche-oriental, il est extrêmement étrange que cette révélation de l'ancien président italien n'ait pas été reprise dans les journaux de l'hexagone.

Le 3 octobre dernier, Cossiga s'est étendu sur ces révélations dans le Corriere della Sera, au cours d’un entretien avec le correspondant romain de Yediot Aharonot.

Il rappelle qu'en décembre 85, des terroristes palestiniens ouvrirent le feu contre un comptoir de vente de billets de l'aéroport de Rome. Dix personnes furent blessées. Sept personnes furent assassinées lors d'une attaque simultanée contre le comptoir de vente de billets de l'aéroport de Vienne. Selon lui, les services de renseignements italiens avaient reçu un avertissement avant l'attaque, mais n'avaient pas pris soin d'en faire part aux Israéliens.

Et Cossiga d'expliquer au Yediot Aharonot : « Aucune cible italienne n’a été frappée. Ils ont attaqué la compagnie israélienne à l'aéroport. Les personnes assassinées étaient toutes des Israéliens, des juifs, et des Américains ».

Il y eut également le détournement du bateau de croisière italien, Achille Lauro, en octobre 85. Des terroristes palestiniens arraisonnèrent le bateau. Ils tirèrent sur un passager juif américain, handicapé en chaise roulante, et le jetèrent par-dessus bord alors qu'il était encore vivant. Les Égyptiens libérèrent les pirates, et les expédièrent en Libye. Des jets américains contraignirent l'avion à atterrir sur une base de l'OTAN, en Sicile. Les Italiens libérèrent les terroristes et présentèrent sans grande peine leur geste comme une marque d'indépendance à l'égard des yankees.

En réalité, et ainsi que Cossiga l'explique sans ambages : « Du fait que les Arabes pouvaient nuire à l'Italie davantage que les Américains, l'Italie leur a cédé. »

Mais l'ancien président actualise ses propos : il indique que l'accord entre son pays et les radicaux arabes s'est récemment étendu jusqu'à y inclure le Hezbollah.

Après la deuxième guerre du Liban, l'Italie a accepté de commander la force de la Finul, chargée théoriquement d'empêcher le Hezbollah de reprendre le contrôle du Sud-Liban et de bloquer ses efforts de réarmement, conformément à la résolution de l'ONU.

Cossiga affirme cependant : « Je puis indiquer, avec une certitude absolue, que l'Italie a conclu un accord avec le Hezbollah, selon lequel les forces de la Finul ferment les yeux sur le réarmement du Hezbollah, tant qu'aucune attaque n'est perpétrée contre les soldats de notre force. »

La presse française, s'est montrée, également sur ce point, d’une remarquable discrétion.




Puisqu'on a commémoré ces derniers jours le 70ème anniversaire de la «Nuit de Cristal», il n'est peut-être pas inutile de prendre connaissance de ce qu'écrivait, dans son journal du 11 novembre 1938, notre vieil ami, Joseph Goebbels : « Les médias étrangers rendent compte objectivement des événements antisémites en Allemagne ».

En clair, cela signifie que les journaux de l'époque donnaient du « Monsieur le Chancelier » au dictateur nazi, prenaient en considération ses affirmations, accordaient du crédit à ses engagements.

Dans un ordre d'idée voisin, je voudrais encore citer le journal du ministre de la propagande, en date du 14 août 1937 : « Les juifs ont publié un mémorandum éhonté sur la Palestine (ndlr. : acceptation de la proposition du rapport Peel de deux États, arabe et juif, mais discussion sur l'étendue territoriale.) [...] Les Juifs sont tellement bêtes. À présent ils ont toute l'opinion anglaise contre eux... »

Il ne serait peut-être pas inutile de rédiger un opuscule qui montrerait à quel point Adolf Hitler et ses amis avaient la même vision du conflit palestinien, que l'extrême gauche d’aujourd'hui.

Histoire de relativiser l'originalité de leur point de vue.

À la suite des massacres de novembre 1938, aucun pays ne s'est déclaré prêt à accueillir d'éventuels réfugiés juifs allemands. Mieux : violant la lettre et l'esprit du mandat qui lui a été confié par la Société Des Nations en 1922, la Grande-Bretagne ferme le foyer national juif de Palestine à toute immigration. Les nazis en tirent toutes les conséquences, et Goebbels note dans son journal :
« Les juifs sont seuls ».

Il peut arriver qu'un menteur dise vrai.



© Gilles William Goldnadel


Sur le Blog de l’auteur.


Mis en ligne le 15 novembre 2008, par M. Macina, sur le site upjf.org