mercredi 31 décembre 2008

L'Arabie saoudite et l'Egypte face à la Syrie et l'Iran : escalade des tensions



L'AXE IRANO-SYRIEN


Ci-dessous le résumé d'une analyse en trois parties réalisées par L. Azouri, E. Glass et Y. Admon sur l'escalade des tensions entre blocs chiites et sunnites.


Lire les trois parties du rapport en anglais :

Recent Rise in Sunni–Shi'ite Tension (Part I): Sunni – Shi'ite Hacker War on the Internet
Recent Rise in Sunni–Shi'ite Tension (Part II): Anti-Shi'ite Statements by Sheikh Al-Qaradhawi
Recent Rise in Sunni–Shi'ite Tension (Part III): Sectarian Strife in Saudi Arabia

Les tensions se sont dernièrement accrues entre les pays arabes modérés pro-occidentaux, derrière l'Arabie saoudite et l'Egypte, et l'axe irano-syrien, qui soutient le Hezbollah, le Hamas et la résistance en Irak. L'Arabie saoudite et l'Egypte ont accusé l'Iran et la Syrie de chercher à déstabiliser la région en s'ingérant dans les affaires intérieures des pays arabes et en alimentant les mouvements de résistance au Liban, en Irak et dans les territoires palestiniens. Ces deux pays ont en outre accusé la Syrie de créer des dissensions inter-arabes et d'appuyer l'Iran, pays non arabe, dans sa quête de pouvoir au Moyen-Orient, aux dépens des intérêts arabes.

La Syrie et l'Iran ont pour leur part accusé l'Arabie saoudite et l'Egypte d'être pro-Américains et pro-Israéliens, et de poursuivre une politique de conciliation dans le but de neutraliser les mouvements de résistance. Les récentes initiatives politiques de l'Arabie saoudite (la Conférence pour le dialogue interconfessionnel de novembre 2008 à New York et les tentatives visant à promouvoir l'Initiative de paix saoudienne) ont été qualifiées de tentatives de normalisation avec Israël et de dénégation du droit de retour des Palestiniens.

Le Roi Abdallah d'Arabie saoudite a quant à lui été qualifié d'infidèle par la Syrie et accusé de "collaborer avec Satan l'impérialiste", tandis que le président égyptien Hosni Moubarak a été traité de "traître" et de "tyran" méritant d'être assassiné comme le fut l'ancien président égyptien Anouar Sadate.

Les tensions qui existaient déjà entre l'Egypte et l'Arabie saoudite d'une part, la Syrie et l'Iran de l'autre, se sont encore accrues après les derniers attentats perpétrés au Liban et en Syrie. La Syrie a accusé l'Arabie saoudite et les Forces du 14 mars de soutenir les organisations fondamentalistes au Liban, telles que le Fath Al-Islam, responsable, selon elle, de l'attentat de septembre 2008 à Damas.

En retour, l'Arabie saoudite et les Forces du 14 mars ont déclaré que c'était la Syrie qui avait créé et qui appuyait le Fath Al-Islam, dans le but de déstabiliser le Liban et d'en reprendre le contrôle. Damas a été accusé d'avoir fomenté l'attentat pour donner l'impression que le régime syrien souffre lui aussi du terrorisme.

L'Egypte et le Hamas se sont également affrontés, après l'ouverture par l'Egypte de sa frontière aux pèlerins de Gaza en chemin vers la Mecque, empêchés par le Hamas d'atteindre la frontière. Cette crise a aussi pris des propositions importantes, se développant en conflit entre l'Egypte et l'Arabie saoudite d'une part, la Syrie et l'Iran de l'autre. L'Egypte a estimé que le Hamas causait plus de tort aux Palestiniens qu'Israël et défendait les intérêts de la Syrie et de l'Iran, qui préfèrent alimenter le problème palestinien plutôt que le résoudre.

La Syrie, l'Iran et le Hamas ont pour leur part imputé le siège de Gaza à l'Egypte, accusée de parti pris dans sa médiation entre factions palestiniennes. En Iran, on a même appelé à renverser les régimes saoudien et égyptien.

MEMRI