lundi 2 mars 2009
L'antisémitisme, une donnée non quantifiable
Une inscription antisémite "Tous les Juifs doivent mourir", dans une rue londonienne, en février dernier.
Photo: AP , JPost
Par ASSOCIATED PRESS
La plupart des pays européens ne réussissent pas à dresser les statistiques de l'antisémitisme, ce qui entrave l'évaluation de l'animosité envers les Juifs dans ce bloc de 27 nations.
Il arrive souvent que les incidents antisémites ne soient pas enregistrés officiellement parce qu'ils ne sont pas considérés comme tels ou parce que les victimes ou les témoins d'agression ne les signalent pas aux autorités, d'après un rapport de l'Agence de l'Union européenne des droits fondamentaux publiés lundi.
L'étude porte sur les données officielles et non officielles de l'Autriche, la Belgique, la Grande-Bretagne, la République tchèque, le Danemark, la France, l'Allemagne, les Pays-Bas et la Suède.
Elle rapporte notamment des exemples d'incidents antisémites récents dans d'autres pays de l'UE, indiquant l'étendue du problème.
Sur la période 2001-2008, une baisse de ces incidents aurait été constatée entre 2007 et 2008.
En France par exemple, d'après les données du ministère de l'Intérieur, le nombre d'incidents aurait baissé en 2007 pour atteindre 386, soit une baisse notoire par rapport à toutes les autres années depuis 2001. Le record était de 974 en 2004 et de 936 en 2002.
Quelques chiffres :
pour l'Allemagne : 1 561 incidents antisémites en 2007 ; 1 682 en 2005, 1 662 en 2006, 1 226 en 2003.
Grande-Bretagne : 541 en 2008, 561 en 2007 et 594 en 2006.
Pays-Bas : sur les 216 incidents de nature discriminatoire en 2007, 50 d'entre eux dirigés contre des Juifs, soit deux fois moins par rapport à 2006.
Depuis l'opération Plomb durci dans la bande de Gaza, le nombre d'attaques contre les Juifs et les synagogues ont surtout été signalés en France, en Belgique, en Suède, au Danemark et en Grande-Bretagne.
D'après un sondage de la Ligue anti-diffamation mené en Autriche, en France, en Allemagne, en Hongrie, en Pologne, en Espagne et en Grande-Bretagne, près d'un tiers des 3 500 Européens interviewés reprochent aux Juifs le marasme économique actuel. Un nombre plus important encore pense que les Juifs exercent un pouvoir trop important dans les affaires.