mardi 17 mars 2009
Une baronne prend la défense d’Israel à la chambre des Lords
Le phénomène est devenu suffisamment rare pour le relever…
« Monseigneur, j’ai entendu récemment un discours du Président israélien Pérès. Il
disait : qui, il y a 50 ans, eût imaginé que l’empire soviétique aurait cessé
d’exister, que le régime sud-africain de ségrégation aurait été démantelé et que
Mandela serait devenu président devenu ; que le mur de Berlin aurait été abattu et
qu’il y aurait un président noir à la tête de l’Amérique ? Nous devrions, a-t-il
dit, nous projeter aujourd’hui cinquante années dans l’avenir dans le même esprit.
C’est sur cette note optimiste que je veux commencer, parce que je crois que si nous
patientons aussi longtemps – bien sûr, au-delà du temps de notre vie – les choses
iront mieux. Je veux y insister, parce qu’inévitablement une grande partie de mon
discours sera plutôt sombre.
Personne ne peut accuser cette Chambre de ne pas se focaliser sur la situation
affligeante à Gaza. Ces 12 mois écoulés, il y a eu 161 questions et rapports �
propos d’Israël, de Gaza et des Palestiniens, contre 33 à propos du Sri Lanka et 24
à propos du Tibet. Je mentionne le particulièrement le Sri Lanka parce que les
nobles Lords sont au courant de ce qu’il y a eu récemment une protestation qui a
fait salle comble au Parlement à propos des attaques terribles contre les Tamils, du
siège des hôpitaux, du massacre de 70.000 personnes et de l’emprisonnement et la
déportation d’un nombre encore plus grand de gens. Ceci a entraîné peu de
stigmatisation du Sri Lanka et ne lui a pas valu d’appels à effacement de la carte
ni à des représailles brutales.
Je soulève ce point parce que je m’intéresse à la focalisation particulière sur le
Moyen-Orient qui s’exprime dans ce pays. Une des raisons – mais pas la seule – c’est
que la guerre à Gaza n’a pas été vue en perspective, mais seulement comme un petit
fragment de ce qui est, en réalité, une image plus large… Il y a une guerre plus
vaste, dont Israël et Gaza sont des figures de proue, et il y a également une guerre
civile. Les discussions sur ce qui est proportionnel - je préfère le mot
“nécessaire” doivent être placées dans le contexte d’une riposte à une attaque du
Hamas, dont le but n’était pas seulement de lancer des missiles sur Israël - 5,000
d’entre eux visaient délibérément les civils et les écoliers israéliens, à 7,45 du
matin – mais d’en finir avec l’Etat d’Israël.
Le Hamas s’est engagé à mettre en place un Etat islamique dans la bande de Gaza, en
Cisjordanie et en Israël, en tant que partie d’un empire islamique plus vaste. 20%
de la population d’Israël est arabe, mais pas un juif ne sera autorisé à vivre dans
cet Etat islamique. Il est facile d’imaginer le sort qui attend les millions
d’Israéliens, si cela devait arriver. En tout cas, la réaction d’Israël a été aussi
retenue qu’il était possible. Nous devrions rappeler les précautions minutieuses
prises par l’armée israélienne pour éviter, dans la mesure du possible, de nuire aux
civils, en gardant présente à l’esprit l’utilisation faite par ses ennemis, des
mosquées, des écoles et des hôpitaux, ainsi qu’il en a été question aujourd’hui […]
Les accusations de “disproportion” n’ont pas été appliquées à d’autres guerres dont
nous avons été témoins récemment: Kosovo, Géorgie, Irak, ou même Afghanistan, où des
gens sont morts par milliers. En fait la retenue dont Israël a fait preuve pour
tenter d’éviter les pertes civiles, lui a valu une certaine appréciation. Il y a
aussi une guerre civile à Gaza, qui rend irréalistes les perspectives de paix. La
dictature militaire [du Hamas] n’a rien fait pour protéger ses citoyens, mais elle a
saisi l’occasion de la guerre pour éliminer plusieurs de ses adversaires politiques
du Fatah. D’autres nobles Lords en ont évoqué de très cruels détails. Même M. Abbas,
le Président de l’Autorité palestinienne, a déclaré:
« Le Hamas a fait courir des risques au sang palestinien, à leur destin, à leurs
rêves et à leurs aspirations à un Etat palestinien indépendant. »
La guerre plus large vise à la destruction d’Israël, et ceux qui critiquent
l’attaque d’Israël contre Gaza doivent se rendre compte qu’ils apportent
inconsciemment de l’aide à ce dessein.
La Syrie, le Hezbollah au Liban, et le Hamas, ont tous en commun le même but, qui
est la destruction totale d’Israël, et, en effet, le Hamas a remercié l’Iran de son
appui dans la guerre de Gaza. Comme d’autres l’ont mentionné, le résultat a été que
des juifs du monde entier en ont souffert. Les attaques contre les juifs qui ont eu
lieu ici au Royaume-Uni et ailleurs confortent ma perception d’une guerre plus
large. Ce ne sont pas des Israéliens, mais des juifs et des synagogues qui sont
attaqués, à Londres et au Venezuela, dans les universités - pour leur honte - et
dans les rues, avec Gaza comme excuse. Ce ne sont pas les juifs qui considèrent
toute critique d’Israël comme de l’antisémitisme, ce sont certains critiques
d’Israël qui laissent éclater leur mécontentement à l’encontre des juifs en général.
La haine d’Israël, et parfois des juifs, est presque unique en politique
internationale.
Et puis, il y a la guerre de propagande. J’invite solennellement les nobles Lords �
ne pas croire tout ce qu’ils lisent dans les journaux à propos des dégâts et des
massacres à Gaza. Nous n’avons pas les preuves. Je cite juste un cas. Le massacre
tragique des trois filles du respecté docteur Izzeldin Abu Elaish, de Gaza, semble,
selon l’autopsie des restes de leurs corps, avoir été causé par des roquettes tirées
de Gaza, et non par des tirs israéliens. [Hypothèse démentie depuis que Tsahal a
établi, après enquête, que la maison du médecin avait été atteinte par un tir erroné
de l’artillerie israélienne. (Note d’upjf.org)].
Sur le front humanitaire, bien sûr, la situation s’est aggravée, parce que le Hamas
voulait que des morts de civils profitent à son image mondiale et lui attirent la
sympathie. L’aide humanitaire est un autre secteur où c’est la prise de position
fausse et pessimiste qui a été adoptée. J’ai noté avec intérêt et approbation que la
BBC avait refusé de passer à l’écran la publicité pour l’aide, et qu’elle a été
soutenue en cela par sa propre section de l’Union Nationale des Journalistes. Il
n’est pas très bon d’entendre parler d’un lobby sioniste et de juifs émettant des
propos agressifs et semant l’inquiétude aux Etats-Unis, quand on voit combien ils
sont peu nombreux. L’Agence des Nations Unies pour le Bien-Être et le Travail des
Réfugiés (UNRWA) a un budget énorme.
Nous ne savons toujours pas ce qu’il est advenu des millions qu’Arafat a détournés
et dont il a emporté le secret dans la tombe. Nous notons la non-assistance à leurs
frères, de la part d’autres pays arabes.
Les revenus pétroliers des Etats du Golfe en 2008 ont été de 562 milliards de
dollars ; et les 260 milliards de revenu pétrolier quotidien de l’Arabie Saoudite
feraient merveille pour la Cisjordanie et Gaza, mais rien de tel n’est en vue.
Sur le front humanitaire, ces derniers jours, la Cour suprême d’Israël, dont la
fermeté est connue, a examiné l’application des conventions de Genève sur le droit
humanitaire et a estimé qu’elles n’avaient pas été enfreintes. D’autres pays arabes
non seulement n’ont pas aidé les Palestiniens, mais leur ont littéralement tourné le
dos, comme on peut le lire à propos de la Syrie dans le Times d’aujourd’hui.
Qu’en est-il de l’avenir ? Gaza aurait pu avoir un avenir. Tous les soldats et les
civils israéliens en sont partis. Tout était prêt, il y a quelques années, pour que
les habitants de Gaza inaugurent une nouvelle ère de développement économique. Il
n’y avait aucun blocus, et il reste vrai que l’Egypte pouvait ouvrir son point de
passage si elle le voulait. Bien entendu, elle ne le veut pas, parce que, pas plus
qu’Israël, elle ne veut d’un Etat iranien à sa frontière. Au lieu de cela, il y a eu
les missiles et les tunnels, et la triste destruction des serres où des fleurs et
des fruits étaient cultivés [par les Israéliens et auraient pu continuer à l’être.
Que peut faire le Royaume-Uni ? Il peut soutenir l'Egypte, qui se comporte très bien
dans cette crise, même si c’est par souci de sa propre survie. Il peut contribuer �
empêcher le Hamas de faire passer plus d’armes en contrebande par la mer.
Il peut faire pression pour la libération de Guilad Shalit, qui est otage à Gaza
depuis plus deux ans et demi, sans que ni la Croix-Rouge, ni quelque autre agence
internationale puissent lui rendre visite. Il peut persuader le Hamas de modifier sa
charte et d’enlever la mention de la destruction [d’Israël].
Mais, par-dessus tout, vos Seigneuries, vous pourriez prêter votre voix pour que
soit mis un terme à la diabolisation d’Israël et que s’apaise la flambée
d’antisémitisme. Vos Seigneuries devraient reconnaître le droit d’Israël �
l’existence et sa légitimité. Il n’est pas plus ‘arriviste’ au Moyen-Orient que les
22 autres Etats arabes qui s’y trouvent. Une nouvelle élimination de six millions de
juifs ne peut avoir lieu au Moyen-Orient. Nous ne devons rien faire pour alimenter
la haine qui entoure ce problème, et nous devons tout faire pour regarder vers
l’avenir. »
Exemple à suivre!
Qu`en pensez_vous?
par Martine Soussan
actu.co