dimanche 8 mars 2009

L'UOIF, ou l'islamisme tentaculaire


L'Union des organisations islamiques de France (UOIF): "L'assassin de la vérité ".

L'Union des Organisations Islamiques de France (UOIF) a fait une entrée fracassante sur la scène médiatique et politique à l'occasion des élections du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM). Fondamentaliste, s'appuyant sur une présence très forte dans les quartiers populaires, l'UOIF tisse patiemment sa toile.

L'UOIF a été crée en 1983 en Meurthe-et-Moselle par deux étudiants étrangers : le Tunisien Abdallah Ben Mansour et l'Irakien Mahmoud Zouheir .

Encore confidentielle à la fin des années 1980, c'est "l'affaire du foulard islamique" qui provoque un bond dans la notoriété de l'UOIF, l'organisation s'imposant alors comme interlocuteur des pouvoirs publics. En 1990, le ministre de l'intérieur, Pierre Joxe, fait entrer deux membres de l'UOIF, Abdallah Ben Mansour et Amar Lasfar, dans le Conseil de réflexion sur l'islam de France (CORIF) qu'il vient de créer.

En 1993 Abdallah Ben Mansour, contesté, démissionne et est remplacé par le "clan des Bordelais": le président, Lhaj Thami Breze, et le nouveau secrétaire général, Fouad Alaoui. Tous deux sont marocains.

L'UOIF n'a eu de cesse depuis sa création d'axer sa stratégie de développement sur un maillage aussi serré que possible des quartiers populaires, à forte population d'origine immigrée et maghrébine.

Ainsi ce sont aujourd'hui plus de 200 associations qui gravitent dans son orbite : soutien scolaire, alphabétisation, aide aux démunis, associations de quartier, apprentissage du Coran, etc. La segmentation en publics distincts explique le dynamisme d'associations oeuvrant sur des problématiques précises : les jeunes (Jeunes Musulmans de France (www.jmf.asso.fr)), les femmes (Ligue Française de la Femme Musulmane (www.lffm.org)), les étudiants (Etudiants Musulmans de France (www.emf.asso.fr)), l'humanitaire (Comité de bienfaisance et de secours à la Palestine (www.cbsp-france.org/CBSP.htm)), la formation des Imams et des cadres religieux (Institut européen de sciences humaines (www.iesh.org)), etc.

L'UOIF organise tous les ans au Bourget un grand rassemblement annuel qui rassemble environ 30 000 personnes. C'est au cours de celui-ci, en avril 2003, que le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a lancé un appel du pied à l'UOIF, pariant sur une évolution positive de celle-ci. L'assemblée, constituée de nombreuses femmes voilées, avait sifflé M. Sarkozy quand ce dernier s'était prononcé contre le port du voile sur les photos d'identité.

Les connexions entre l'UOIF et les Frères musulmans, organisations ultra-fondamentaliste née en 1927 en Egypte, demeurent floues et informelles, mais l'influence idéologique est elle indéniable, comme en témoignent les multiples références à ce courant dans les productions de l'UOIF ou des associations qui gravitent autour d'elle.

Faisant preuve d'un professionnalisme remarquable, notamment dans le développement de son réseau associatif, l'UOIF sait aussi faire preuve d'une grande habileté dans sa communication. Ainsi son site Internet (www.uoif-online.com) reproduit-il les textes favorables au port du voile à l'école émanant d'organisations politiques, syndicales ou associatives dites de "gauche".

L'UOIF a remporté 11 des 25 régions lors des élections des Conseils Régionaux du Culte Musulman (CRCM)).