mercredi 20 mai 2009

Fofana le barbare: "Peyre, c'est juif! Virez-moi cette avocate!"



Lundi, ce sont les questions à un témoin, qui conservait chez lui de nombreux documents à la gloire du nazisme, qui l'avaient agacé. Alors ce mardi, Youssouf Fofana a demandé à prendre la parole. C'était en début d'après-midi. Il a pris une décision, l'a annoncée : il récuse son avocate, Me Isabelle Coutant-Peyre. Parce qu'elle aussi avait interrogé le témoin, la veille, et ça ne lui a pas plus du tout. Selon lui, tous ceux qui s'y étaient employés avant elle étaient « juifs ». Ce qui signifie, dans sa tête à lui, qu'elle aussi le serait. « Juive ». C'est pour ça que Fofana n'en veut plus pour se défendre. Il la suspecte, il a même demandé : « Coutant-Peyre... Peyre, c'est juif, non ? » Puis il a ajouté : « On veut déjà me tuer... Donc, je ne vais pas m'entourer de gens comme ça. » C'est donc maître Emmanuel Ludot, soutenu par un avocat commis d'office, qui assurera désormais sa défense.

Lundi, Youssouf Fofana indiquait donc qu'il ne parlerait plus qu'à trois personnes seulement, la présidente, qu'il n'aime pas trop, l'avocat général, parce qu'il représente la société, et l'avocat de la famille Halimi, Maître Francis Szpiner en tant que « représentant des juifs de France, du monde, et de l'Etat d'Israël ». Les avocats de la défense sont quant à eux désormais invités s'adresser à Fofana en passant par la présidente.

La cour a terminé l'examen de la tentative d'enlèvement de Jacob G. A l'époque, Fofana avait organisé une diversion qui consistait à mettre le feu à un véhicule. Jérôme R. s'était brûlé au visage. Youssouf Fofana lui avait donné 400 euros et l'avait conduit à l'hôpital. L'avocat général, Philippe Bilger, lui a demandé pourquoi ce soutien, cet accompagnement. Youssouf Fofana a répondu que Jérôme R, c'était comme un outil. Quand il est cassé, Fofana ne le jette pas, il le répare. Pour l'utiliser à nouveau, plus tard.

Demain, la Cour poursuit l'examen entamé du cas de Mickaël D. En janvier 2006, l'homme avait été retrouvé dans son sang, menotté, blessé, à Arcueil. Fofana et sa bande l'avaient frappé à coups de pieds, de crosse de pistolet, de barres de fer.