dimanche 10 mai 2009

La « réconciliation » inter-palestinienne est enterrée


LES FRERES...ENNEMIS !
Après des semaines de rencontres et de pourparlers entre Fatah et Hamas, notamment sous l’égide de l’Egypte, il semble maintenant que la réconciliation entre les deux organisations terroristes Fatah et Hamas soit enterrée pour un bon moment. Malgré les déclarations de part et d’autre, ce sont les réalités sur le terrain qui priment, et s’il n’y a pas de surprise de dernière minute, Salam Fayyad, chef du cabinet précédent de l’AP, devrait annoncer mardi la naissance de sa nouvelle équipe, mais sans le Hamas.


Il y a deux mois, Fayyad avait présenté sa démission à Abou Mazen, « afin de faciliter les pourparlers entre Fatah et Hamas », mais les divergences tactiques entre les deux factions, ainsi que l’animosité exacerbée entre leurs dirigeants, ont pris le dessus sur les souhaits exprimés par la communauté internationale et la monde arabe en particulier.



Cette réconciliation devait avoir pour premiers effets la tenue de nouvelles élections « présidentielles » et législatives en Judée-Samarie et dans la Bande de Gaza. Réunis à Damas, les dirigeants du Hamas et du FPLP ont élevé le ton envers Abou Mazen et le Fatah, les accusant « de vouloir former ce nouveau cabinet dans le but de faire pression sur le Hamas et qu’il accepte les conditions du Fatah ». Pour Ahmed Jibril, chef terroriste du FPLP « Abou Mazen et Salam Fayyad ne représentent plus rien, et tentent d’éviter des élections lors desquelles ils subiraient une cuisante défaite ».



Mais au Fatah non plus, tout le monde ne voit pas du même œil la reconduction de Salam Fayyad à la tête d’un cabinet. Pour un responsable de l’organisation terroriste, « Abou Mazen devrait cette fois-ci nommer un membre du Fatah, et non un ‘gestionnaire indépendant’ tel que Fayyad ». Pour ce responsable, « les succès de Salam Fayyad, qui est le candidat de prédilection des Etats-Unis, lui sont imputés personnellement, alors que ces échecs sont vus par la population comme ceux du Fatah dans son ensemble, ce qui n’est pas bon en termes électoraux ».



L’une des conditions émises par le Quartet à la reconnaissance d’un éventuel cabinet d’union était l’acceptation par le Hamas des trois conditions essentielles : arrêt du terrorisme, reconnaissance d’Israël, et acceptation des accords signés antérieurement par l’Autorité palestinienne. Dans une interview accordée au « New York Times » en début de semaine dernière – interview passée sous silence par les médias – Khaled Meshaal a déclaré: « Pas de reconnaissance d’Israël, et refus de la solution des deux Etats ». Le chef terroriste a ensuite précisé ce que le Hamas était prêt à accepter : « Un Etat palestinien dans les frontières de 1967, avec Jérusalem pour capitale, le démantèlement des localités juives et le retour de tous les réfugiés ». Mais comment concilier alors la contradiction apparente entre sa première et sa deuxième affirmation ? L’exégèse est facile : conformément à la stratégie palestinienne du « salami », exprimée en 1974, l’Etat palestinien “dans les frontières de 1967″ qu’accepterait le Hamas, n’est que la première étape dans la « libération de la totalité de la Palestine »



Ainsi s’écroulent les « espoirs » arabes, américains et européens de la fin du conflit inter-palestinien, qui leur aurait permis d’augmenter leurs pressions sur Israël et de réfuter l’argument de « l’absence de partenaire unique dans les négociations ». Cette situation de blocage entre les deux formations terroristes, arrive à point nommé pour la diplomatie israélienne, à quelques jours du voyage de Binyamin Netanyahou aux Etats-Unis. Face aux pressions qu’il va indubitablement subir à Washington, le Premier ministre israélien pourra aisément invoquer l’absence totale de partenaire palestinien, ainsi que la justesse de ses vues quant à une prudence israélienne en la matière.



Entre un Fatah faible et sournois, et un Hamas qui joue cartes sur table et montre ses réelles intentions, il sera difficile à quiconque d’imposer à Israël de faire des concessions à fonds perdus.




par Shraga Blum

http://www.actu.co.il/2009/05/la-%c2%ab-reconciliation-%c2%bb-inter-palestinienne-est-enterree/