dimanche 14 septembre 2008
Benoît XVI: «Etre antisémite, c'est être antichrétien»
Benoît à Paris cet après-midi.
Le pape souligne «le rôle éminent» joué par les Juifs de France dans l’histoire de France au cours d'une rencontre avec des représentants de la communauté juive à Paris.
Le pape Benoît XVI a déclaré qu’«être antisémite», c’est «être antichrétien», en rencontrant des représentants de la communauté juive à Paris, vendredi, au premier jour d’une visite de quatre jours en France.
«L’Eglise s’élève contre toute forme d’antisémitisme dont aucune justification théologique n’est recevable», a déclaré le souverain pontife. Et il a relevé que le théologien Henri de Lubac «a compris qu’être antisémite était aussi être antichrétien», a-t-il ajouté. «Une fois encore, je tiens à rendre un profond hommage à ceux qui sont morts injustement et à ceux qui ont oeuvré pour que les noms des victimes restent en mémoire», a-t-il affirmé.
Le pape a aussi souligné «le rôle éminent» joué par les Juifs de France dans l’histoire de France.
«Je ne peux omettre, en une occasion comme celle-ci, de mentionner le rôle éminent joué par les Juifs de France pour l’édification de la Nation tout entière, et leur prestigieuse contribution à son patrimoine spirituel», a souligné le pape.
«Ils ont donné - et continuent de donner - de grandes figures politiques, intellectuelles et artistiques», a-t-il ajouté.
«Je forme des voeux respectueux et affectueux à l’adresse de chacun d’entre eux, et j’appelle avec ferveur sur toutes vos familles et sur toutes vos communautés une bénédiction particulière du Maître des temps et de l’Histoire», a-t-il dit.
«Il a une attitude d’humilité, c’est un homme très simple, il nous a reçus comme des amis, j’ai été sincèrement séduit», a déclaré le grand rabbin Joseph Sitruk, parlant d’un «rapprochement historique entre le judaïsme et l’Eglise», à l’issue de la rencontre avec le souverain pontife.
Interrogé sur la laïcité, le grand rabbin a estimé que «la venue du pape tombait à point pour rappeler qu’on peut être un Français laïc et croire en Dieu».
Pour sa part, le président du Consistoire central israélite de France, Joël Mergui, a parlé d’une rencontre «courte et intense» traduisant selon lui «une volonté réciproque de poursuivre le dialogue entre les juifs et les catholiques sur des sujets de société comme la famille et les préoccupations quotidiennes.»
Au sujet de la «laïcité positive», le président du Consistoire a assuré que c’était un «concept de plus en plus admis dans la société». «Différentes identités se côtoient et ont tout intérêt à se respecter», a-t-il ajouté, estimant par ailleurs qu’il était nécessaire de mener une «action en direction des nouvelles générations».
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