samedi 13 septembre 2008
LA BARRIÈRE DE SÉCURITÉ, UN IMPÉRATIF POUR ISRAËL
Par Uzi Landau
membre de la Knesset depuis 1984, ministre rattaché au bureau du premier ministre. Il a été précédemment ministre de la sécurité intérieure. Ce Jerusalem Issue Brief Vol. 3, No. 15, du 15 Janvier 2004 est basé sur une contribution de l'auteur à l'Institut des Affaires Contemporaines à Jérusalem le 17 décembre 2003.
Traduit par Objectif-Info, http://www.objectif-info.com/Terror...nien/Landau.htm
Original en anglais : http://www.jcpa.org/brief/brief3-15.htm
- Après 35 ans de vie commune avec les Palestiniens, face à une vague de terrorisme cynique et monstrueux, Israël n'a eu d’autre choix qu’édifier une barrière, pièce importante d’un système défensif global pour intercepter les terroristes en chemin pour se faire exploser parmi nous.
- Quand les Palestiniens parlent entre eux de l’occupation, ils désignent Israël comme l’occupant de Tel Aviv et de Haïfa, et non pas de Judée ou de Samarie.
- La propagande palestinienne vise à faire de la barrière le problème, faisant silence sur la question du terrorisme qui rend la barrière nécessaire. En l’absence du terrorisme palestinien, nous n'aurions pas à placer la barrière en tête de nos préoccupations
- Les segments de "mur" proprement dit font environ 4 pour cent de la barrière et ont été construits sur "la ligne verte" à côté de Tulkarem et de Kalkilya parce que les Palestiniens ont tiré dans le passé sur des véhicules israéliens dans ces secteurs.
- Israël a du faire un choix entre compliquer la vie de Palestiniens qui doivent franchir un passage pour atteindre leurs champs, ou voir les familles israéliennes être réduites en cendres si la barrière n'est pas construite. Qu’est-ce que la morale exige face à une telle alternative ?
- Il est absolument normal que plus d'un million d'Arabes vivent en Israël aujourd'hui. A ceux qui disent que les juifs ne peuvent pas habiter en Judée et en Samarie, on peut rétorquer que les Arabes ne peuvent pas habiter en Israël. Je pense qu’on peut effectivement le faire et que cette symétrie doit être retenue. Un changement important du point de vue israélien.
Quand j’ai été nommé ministre de la sécurité intérieure, il y a trois ans, j'ai donné deux directives politiques à la police israélienne. La première était destinée à modifier notre approche du problème de Jérusalem. Il fallait interrompre les travaux d’excavation des Palestiniens sur le Mont du Temple et aborder différemment la question des nombreux services de sécurité de l'Autorité palestinienne qui étaient actifs à Jérusalem.
La seconde directive était d’effectuer un travail préparatoire d’ingénierie pour créer une zone de séparation entre Israël, la Judée-Samarie et Gaza. Cette zone de séparation avait deux objectifs : d’abord intercepter les bombes humaines qui tentent de s’infiltrer en permanence de Judée-Samarie vers les centres de population d’Israël ; en second lieu, interrompre le flot continu, par dizaines de milliers, des immigrés arabes illégaux de Judée-Samarie en Israël. Quand le sujet a été exposé devant le gouvernement, cela a abouti à un plan pour une barrière de sécurité, que la police d’Israël avait déjà préparé.
La décision de construire cette barrière était l’aboutissement d’un changement majeur de la doctrine israélienne. J'ai été longtemps contre une telle barrière et contre une telle séparation. Après 35 ans de vie commune avec les Palestiniens, face à une vague de terrorisme cynique et monstrueux, Israël n'a eu d’autre choix que d’édifier une barrière, pièce importante d’un système défensif global pour intercepter les terroristes en chemin pour se faire exploser parmi nous. Israël a décidé de construire la barrière de sécurité parce que nous devons réduire au minimum nos pertes dans une guerre que les Palestiniens ont lancée contre nous.
Israël édifie en ce moment la barrière en Samarie : nous la poursuivrons entre les montagnes de Judée et notre plaine côtière méridionale, parce que 130 bombes humaines sont venues de là. Trois bombes humaines seulement ont pénétré depuis Gaza, où il y a déjà une barrière de sécurité. Deux d'entre eux, citoyens britanniques, ont traversé les passages comme touristes.
Il est facile de comprendre pourquoi les Palestiniens sont pris de fureur à propos de la barrière de sécurité. Tout d'abord, la paix ne les intéresse nullement. Ils souhaitent continuer sur la voie du terrorisme pour hâter la réalisation de leurs objectifs politiques, comme dans les dernières décennies, et surtout depuis qu'Oslo a été signé. Ceux qui veulent la paix veulent la barrière, car une condition préalable à la paix est l’absence de terrorisme.
On nous demande parfois : "Ne pouvez-vous pas construire la barrière sur 'la ligne verte'? Pourquoi empiétez-vous sur les zones palestiniennes?"
Ma réponse est que nous la construisons sur nos terres. La Judée et la Samarie sont à nous. C'est notre patrie. Les Palestiniens n'aiment pas que nous disions cela. Ils disent qu’elles leur appartiennent. Très bien, rencontrons-nous et négocions. Il y a un conflit à ce sujet ? Que font les peuples dans le monde entier ? Ils se rencontrent et ils négocient.
L’avenir des Palestinien aurait pu être différent
Les négociations entre nous et les Palestiniens, dans toute notre histoire, ont toujours été à sens unique. Les Palestiniens ont obtenu toutes les concessions, mais ils n'ont rempli aucun engagement significatif.
Ils auraient pu avoir un État après la résolution de l’ONU sur le plan de partition, en 1947, mais ils l'ont rejetée et ont déclenché une guerre. Entre 1947 et 1967, il n'y avait aucune revendication d’un État palestinien ; personne ne faisait allusion à l'existence d'une nation palestinienne, et Israël n'avait aucune implantation en Judée et en Samarie. Mais la Judée et la Samarie ont été utilisées comme bases pour des activités terroristes contre Israël. La guerre de 1967 a commencé parce qu'on estimait, du côté des Palestiniens, des Jordaniens, des Egyptiens et des Syriens, que depuis les frontières de l’époque, on pourrait facilement détruire l'Israël – ces frontières étaient appelées par l'ancien ministre des affaires étrangères, Abba Eban, les "frontières d'Auschwitz". C’est seulement après 1967 que les Palestiniens ont commencé à revendiquer un État palestinien et à parler d’occupation. Pourtant, quand ils parlent entre eux d’occupation, c’est de l’occupation de Tel Aviv et de Haïfa par Israël qu’ils parlent, pas de celle de la Judée ou de la Samarie.
Les Palestiniens auraient pu négocier un avenir différent en 1978, après la signature de l’accord de Camp David entre l'Israël, l'Egypte, et le Président Carter. Après une période de transition de cinq ans, ils auraient pu négocier leur destinée. Il n’en n’a rien été, bien sûr, car ils ont rejeté Camp David. A Oslo, ils ont signé un accord de paix avec Israël. Évidemment cela devait les conduire à avoir un État à eux. Pourtant, après avoir engrangé les bénéfices de toutes les concessions qui leur ont été consenties, et après qu'Israël leur ait donné le contrôle de tous les aspects de la vie civile de plus de 97 pour cent de la population palestinienne, ils ont lancé une nouvelle vague de terrorisme.
Quand l'ancien Premier Ministre Barak a rencontré les Palestiniens, en 2000, à Camp David, il leur a concédé des avantages sans précédent. Mais malgré cela, ces négociations ont été suivies d'une vague de terrorisme extrême qu'Israël combat encore aujourd'hui.
La proposition de "Feuille de route" a été avancée l'année dernière : les Palestiniens avaient, là encore, à remplir un certain nombre d'engagements, le premier et le plus important étant de mettre un terme au terrorisme. Il est tragique de voir que, quand les Palestiniens ont l'occasion de négocier un règlement qui leur donnerait accès à la dignité d'un État, ils refusent, sauf si cet État est établi sur les ruines de l'État d'Israël. Nous ne sommes pas prêts à laisser faire cela.
Les terroristes ont appris que le terrorisme paye. Ils peuvent signer tous les accords qu’ils veulent : ce n’est pas vraiment important parce qu'ils ne seront pas contraints à tenir leurs engagements. Ils peuvent, tout naturellement, continuer le terrorisme. C’est de cela que la construction de la barrière doit nous aider à nous protéger. Le tracé de la barrière est déterminé, en partie, par l’itinéraire qui gardera la plupart des Israéliens d'un même côté de la barrière. Si les Palestiniens se plaignent de cette situation, ils n’ont qu’à s’en prendre au Hamas, au Jihad islamique, au Tanzim, à l’OLP, et à Arafat lui-même. Il n’y a pas eu de barrière pendant 35 années ; il y en a une maintenant.
Le problème c’est le terrorisme, pas la barrière
La propagande palestinienne essaye de faire de la barrière le problème, et ignore celui du terrorisme qui rend la barrière nécessaire. S’il n’y avait pas de terrorisme palestinien, nous n'aurions pas le besoin primordial d’une barrière. Cette propagande parle également de "murs", bien que les segments sous forme de mur représentent environ 4 pour cent de la barrière et qu’ils soient construits sur la "ligne verte" - la ligne de l'armistice d’avant 1967 -, à côté de Tulkarem et de Kalkilya, d’où, précédemment, les Palestiniens ont tiré sur des véhicules israéliens.
Il existe une barrière immense et des murs sur de longs segments, à la frontière entre les États-unis et le Mexique. Cette barrière est censée arrêter les personnes qui viennent pour trouver du travail aux États-Unis. Il faut beaucoup de toupet pour nous demander de renoncer à notre barrière, alors que nous l’employons pour arrêter des gens qui veulent commettre des meurtres de masse.
Nous sommes désolés que quelques familles palestiniennes soient coupées de leurs champs. Nous avons essayé de trouver une solution raisonnable à ce sujet : ouvrir des portails sur toute la longueur de la barrière. Mais même avec ces portails, il y aura des désagréments pour certaines familles. Israël a du faire un choix entre compliquer la vie des Palestiniens qui doivent franchir un passage pour atteindre leurs champs, ou voir les familles israéliennes être détruites si la barrière n'est pas construite. Qu’exige la morale face à une telle alternative ?
Comment la barrière favorise la paix
Mais l'importance de la barrière ne se limite pas à épargner de nombreuses vies. Elle change également l'équation stratégique entre l'Israël et le terrorisme.
La barrière ne sera pas un obstacle à de futures négociations. Si l’on convient que la ligne de séparation doit être ailleurs, nous déplacerons simplement la barrière. Et à l'avenir si une vraie paix s’instaure, pourquoi aurions-nous encore le besoin primordial d'une telle barrière ? Ce pourrait être une barrière plus simple comme il peut y en avoir entre deux pays voisins.
Les droits des Juifs qui vivent de l'autre côté de la barrière feront également l’objet de négociations. Je considère comme acquis qu'ils resteront des citoyens israéliens et que toutes les implantations continueront à être des espaces israéliens. Les Juifs habitant en Judée et en Samarie ne sont pas un obstacle à la paix. Il est absolument normal que plus d'un million d'Arabes vivent en Israël aujourd'hui. A ceux qui disent les juifs ne peuvent pas habiter en Judée et en Samarie, on peut rétorquer que les Arabes ne peuvent pas habiter en Israël. Je pense qu’on peut effectivement le faire et que cette symétrie doit être retenue.
Le Premier Ministre Abou Ala a des problèmes avec le tracé de la barrière, mais la manière la plus commode pour venir à bout de ces problèmes, ce serait de venir négocier avec nous. Les Palestiniens ont pris l’engagement de démanteler les organisations terroristes quand ils ont accepté la Feuille de route. Après la signature de l'accord, Israël a viré beaucoup d'argent aux Palestiniens, nous avons libéré des prisonniers, nous avons retiré nos forces de Bethlehem et de quelques secteurs de Gaza. Mais les Palestiniens ont dit qu'ils n’allaient pas démanteler les organisations terroristes.
Les Palestiniens ont aussi accepté d’arrêter entièrement l'incitation à la violence à la TV palestinienne, dans les médias, et dans le système scolaire. Aussitôt après la signature de l'accord d'Oslo en 1993, le ministre de l'éducation d'Israël a modifié les programmes d'études et proclamé l'"Année de la Paix" dans les écoles israéliennes. Nous avons enseigné à tous les enfants, de l'école primaire au lycée, que les Palestiniens n'étaient plus l’ennemi, que nous étions des voisins. Nous avons enseigné à nos enfants qu'Arafat n'était plus un terroriste, que c’était un partenaire. A l’inverse, les Palestiniens ont publié des manuels où l’on enseigne qu'Israël est l'ennemi de l'humanité, que les Juifs sont Satan sur terre, que nous empoisonnons leurs puits, et qu'il faut s’apprêter à devenir des bombes humaines. Aujourd'hui, nous voyons le résultat de ce système d'éducation, car la majorité des bombes humaines ont entre 16 et 28 ans.
© Jerusalem Center for Public Affairs pour l’original anglais, et Objectif-info pour la traduction française