mardi 13 janvier 2009

Douce France, cher pays de l’antisémitisme …



“Importation du conflit”, est l’expression à la mode en ce moment en France. Voyons en quoi cette formulation cache mal l’évidence : la France montre une fois de plus que son antisionisme n’est que l’autre nom d’un antisémitisme traditionnel et inavoué. La preuve en actes, bien trop nombreux hélas, hostiles aux Juifs …




Les chiffres parlent d’eux-mêmes malheureusement. Un total de 55 actes antisémites ont été recensés en France depuis le début de l’offensive israélienne à Gaza, le 27 décembre dernier, selon le président de l’Union des Etudiants juifs de France (UEJF), Raphaël Haddad.

Il n’en faut pas davantage à l’opinion publique et aux médias français pour parler d’importation du conflit … Ainsi donc, un Juif en France est nécessairement responsable des actions militaires opérées par Tsahal dans la bande de Gaza. Ainsi par exemple, une jeune fille juive de 14 ans, “responsable”, puisque juive, s’est vue récemment agressée physiquement par une bande de jeunes de son lycée, et s’est vu “chargée de transmettre à ses coreligionnaires, soldats de Tsahal, qu’ils ne se laisseraient pas faire …” (sic). Ceci est un exemple de “mise en garde” de “défenseurs” du pauvre peuple palestinien opprimé et martyrisé.

“Ne surtout pas importer le conflit”, crient à tue tête les responsables politiques. Mais on se demande encore qui importe ce conflit. Probablement les victimes comme cette jeune fille, ou ces synagogues attaquées car “osant” abriter des Juifs, donc des “bourreaux” de palestiniens ?

“C’est plus important que ce que l’on a connu en 2001 lors de la deuxième Intifada” a déclaré M. Haddad lundi soir (12 janvier) lors d’une réunion d’une vingtaine d’associations, organisée par la secrétaire d’Etat à la politique de la Ville Fadela Amara à Paris à la demande de l’UEJF.

A titre d’exemple, il y a eu pour toute l’année 2007, 271 actes antisémites, a-t-il précisé. Plusieurs représentants d’associations ont fait état de “surchauffe” dans certains quartiers. Parmi eux, Hafid Bouchefa de Synergie à Goussainville, au nord de Paris, a reconnu “qu’”il y a des jeunes, là-bas, qui ne réfléchissent pas beaucoup. Ce sont ceux-là qui ont fait brûler des voitures pendant les émeutes de 2005″, a-t-il dit. Ils ont été nombreux aussi à dénoncer la vague de SMS appelant à la haine, et de courriels antisémites qui envahissent la toile. Le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, a estimé que l’émotion était “légitime” mais qu’il fallait “savoir aussi que l’expression de cette émotion peut tout emporter”. “Il faut absolument sortir d’une lecture ethnique et religieuse - de ce conflit - et en avoir une lecture politique”, a-t-il poursuivi. Malgré les appels au calme répétés des leaders politiques et religieux, trois nouvelles synagogues ont fait l’objet de tentatives d’incendie en moins d’une semaine.

Pendant ce temps, et face à une situation des plus inquiétantes, car mettant en lumière le vrai problème d’une certaine jeunesse en mal de prétextes pour aviver des émeutes, Mme Amara aurait trouvé des idées lumineuses : des associations se sont mises d’accord pour rédiger un texte appelant à “vivre ensemble” qui sera diffusé sur internet. La solution ? L’idée d’un colloque pour “déconstruire les préjugés” a été évoquée ainsi que diverses initiatives comme des “thés” ou des réunions autour de “chorbas” (soupes) pour réunir les différentes communautés.

Si le sujet n’était aussi grave, on aurait envie d’en rire …

par Raphael Aouate
arouts sheva