vendredi 16 janvier 2009

Pourquoi y a-t-il moins d’Israéliens tués ?



MIKLAT : UN ABRI COLLECTIF

Joël Mergui, président du Consistoire central de France

Incessants, les tirs de rockets et de mortiers lancés dans le sud d’Israël depuis des mois ont mis en lumière une "spécificité architecturale" propre à ce pays : les abris de sécurité. En effet, chaque appartement, chaque immeuble, chaque école, chaque administration est équipé de tels abris. Outre les abris collectifs signalés dans les quartiers de toutes les villes d’Israël, les maisons et appartements individuels sont dotés d’une petite pièce blindée, appelé le miklat. Ils permettent de trouver refuge en cas d’alerte, à condition toutefois de s’y rendre dans les quinze secondes imparties.

Déjà utilisés en 1991 contre les Scud de Saddam Hussein et, en 2006, dans le Nord contre les Katioucha du Hezbollah libanais, ils ont prouvé à maintes reprises leur utilité vitale. Ils expliquent partiellement le faible, mais toujours trop grand, nombre de victimes tuées par les quelque 3 500 missiles tombés sur Israël au cours des trois années passées, selon le très officiel Centre palestinien d’information. Soit une moyenne de 3,5 alertes par jour !

A notre connaissance, aucun des Etats arabes limitrophes d’Israël n’a jamais jugé utile de créer de tels abris, certainement confiants dans l’éthique de ce pays qui n’a jamais cherché délibérément à viser des populations civiles.

En réalité, du côté palestinien, on a pu constater la multiplication d’un autre type d’abris : les abris pour les armes. Ce sont des centaines de tunnels qui servent au transfert d’armes depuis la frontière égyptienne et traversent Gaza City.

Il n’est pas rare que ces tunnels soient creusés à partir de maisons d’habitation et passent sous des écoles ou des hôpitaux, car les Palestiniens ne connaissent que trop bien cette faiblesse des Israéliens, qui consiste à privilégier la valeur de la vie humaine à l’efficacité militaire.

VOCABULAIRE GUERRIER


Le Hamas, en utilisant sans scrupules les enfants et les civils comme boucliers humains, indique qu’il se considère comme exempté de tout souci humanitaire au nom de son droit à appliquer à la lettre les différents articles de sa Charte, laquelle n’a qu’un objectif unique : la destruction d’Israël.

Lorsqu’en France ou ailleurs, les manifestants se disant propalestiniens exhibent les drapeaux de l’organisation terroriste Hezbollah et du Hamas, crient "Israël assassin !", peut-être faudrait-il leur rappeler que le fait de se dissimuler au milieu de la population civile est par définition une tactique de lâches et d’assassins ?

Cette situation insuffisamment dénoncée permet à certains de clamer que les Israéliens font un "massacre". Mais quel pays a mis autant de moyens pour prévenir les civils avant une attaque ? Des milliers de tracts sont systématiquement largués par les avions israéliens pour prévenir la population civile de l’imminence d’une attaque ciblée. La réciproque est-elle vraie ?

D’un côté, on vise des combattants terroristes en évitant autant que faire se peut de toucher des victimes civiles. De l’autre, on vise délibérément des innocents en espérant causer le maximum de pertes humaines à son adversaire.

L’argent qui a servi à construire les tunnels et à acheter les armes aurait été mieux utilisé à améliorer les approvisionnements en nourriture et les infrastructures pour le fonctionnement des services publics. Mais si un tel souci d’intérêt général était celui du Hamas, cela fait longtemps que la paix serait revenue au Proche-Orient.

Souhaitons pour l’année 2009 que le Hamas découvre enfin que la vie humaine est un bien infiniment précieux qui doit être protégé : un préalable incontournable pour des hommes qui veulent la paix. Mais il est vrai que ce terme n’a jamais fait partie du vocabulaire guerrier et haineux du Hamas.