samedi 24 janvier 2009

Intégrisme, Gaza et Tamazight



Par : Moha Moukhlis


Les images qui passent en boucle sur les chaînes de télévisions du monde ne peuvent laisser personne indifférent. Le conflit qui embrase le Moyen-Orient est une tragédie humaine aux ressorts complexes. Les vociférations ne peuvent rien y changer. Seul un regard serein peut en dénouer la complexité. Aux historiens et aux hommes de bonne volonté de le faire. Notre propos, qui est en déphasage avec l’attitude du troupeau, a pour ambition de rappeler aux amnésiques des vérités criantes. Dans l’espoir de les pousser à cogiter pour mieux juger.

Je voudrais d’abord souligner que je m’exprime en tant qu’amazighe opprimé dans mes droits les plus fondamentaux et les plus légitimes : être moi même, sur la terre de mes ancêtres et m’exprimer librement et sans contrainte aucune. Je ne fais pas partie du troupeau qui bêle pendant qu’il est mené vers l’abattoir. Je suis allergique aux idéologies totalitaires et aux discours rhétoriques enflammés. Je déteste les amalgames et les ambiguïtés : je suis amazighe. Un homme libre.

Je peux donc affirmer que la tragédie des palestiniens de Gaza sert de carburant à une bande de criminels intégristes qui perpétuent un auto génocide : le Hamas, épaulé par des régimes arabistes génocidaires. Des malades mentaux qui détestent la vie et se servent du sang de leurs frères – musulmans – pour maintenir leur aura macabre. Que peuvent apporter des roquettes artisanales et primitives contre la cinquième armée du monde ? Le paradis nous disent les barbus et leurs ramifications ténébreuses, versets coraniques et hadiths à l’appui ! Des intégristes criminels qui conçoient leur peuple comme de la chaire à canon destiné à rehausser leur « gloire » factice. Quelles significations donner à des gestes illusoires qui consistent à brûler les drapeaux américain et israélien ? Sinon cultiver la haine de l’Autre et la misanthropie.

Le Hamas est un gang de tueurs par personne interposées. La mort est son idéale, sa culture et le pilier de ses valeurs. La société qu’il domine est embrigadée pour assassiner, tuer avec jubilation et horreur. Des vampires qui sucent le sang de leurs citoyens. Qui font de la religion leur fonds de commerce hideux. Ils continuent à proférer des discours de défi avec des justifications métaphysiques. Peu lui importe les centaines d’enfants décédés et déchiquetés. Ces derniers iront droit à l’éden, pense-t-il. Sinistre.

Et la soi disant « rue arabe » : un troupeau de décervelés, de formatés chauffés à blanc qui ont perdu le sens de la pesanteur et de l’orientation. Qui exprime sa haine des juifs qu’elle souhaite exterminer de la surface de la terre. Avec des slogans incendiaires : « Allahou akbar assifa lilyahoudi nassifa » et aussi « Khaybar khaybar ya yahoud jaychou mohammad sa yaaoud ». Ces masses ameutées et « ameutables » pour l’occasion évoluent dans le cadre d’une idéologie totalitaire et absolutiste : ceux qui ne sont pas avec eux, sont automatiquement contre eux. La démocratie pour eux et le droit à la différence sont des hérésies condamnables.

Pourtant, cette « rue arabe », qui se veut l’expression des peuples, n’a jamais osé lever le petit doigt contre les crimes commis par les intégristes du Hamas ou les régimes arabo-islamistes sur des populations non arabes, au Darfour, au Kurdistan, en Egypte, en Syrie, en Libye, en Algérie, Au Niger…Non. Les droits du peuple amazighe devraient être sacrifiés sur l’autel de l’arabo-intégrisme, ce péril qui menace la civilisation planétaire.

La culture arabo-intégriste est une culture rigide et contagieuse qui dispense l’amour de la mort, fidèle à la tradition arabo-islamique faite de conquêtes, d’invasions, de tuerie et de razzias. Pour cette topique démoniaque, tuer est un plaisir. Il suffit de prononcer « Allahou Akbar » et quelques slogans rhétoriques pour penser venir à bout de l’armée israélienne.

J’ai entendu un « intégriste » affirmer, après le tremblement qui a frappé les amazighs du Rif que « c’est une punition divine ». J’ai également lu sur les colonnes de plusieurs canards que les revendications amazighes sont véhiculées par les amazighes collaborateurs alliés du sionisme et de l’impérialisme. Je n’ai jamais lu ni texte, ni communiqué de condamnation relatifs aux assassinats sauvages perpétrés par les « musulmans » arabes contres les coptes d’Egypte, les amazighes de Kabylie et du Niger et les Kurdes d’Irak.

Fait frappant, la dénonciation des massacres de Gaza par la « rue arabe » et les « intellos » arabes de service a pour but, non de défendre le droit des palestiniens à la vie dans la paix, mais de dénoncer l’identité de l’agresseur : le juif. Peu leur importe le massacre perpétré par les gangs du Hamas contre leurs frères du Fathah. Le macabre est poussé aux extrêmes : la rue arabe jubilent de joie après qu’un enfant palestinien embrigadé s’est fait exploser à Tel Aviv.

On reproche au mouvement amazigh son « silence » face à Gaza ! Car sa position est déterminante : où il marche avec le troupeau ou il est condamné et accusé de haute trahison de la nation arabo-intégriste. Pour sa réhabilitation, le mouvement amazigh devrait envoyer ses enfants se faire exploser à Tel Aviv, leur apprendre à détester le juif et souhaiter, après chaque prière, sa disparition de la terre !

Non ! Le peuple amazighe aime la vie et œuvre pour la perpétuer. Il ne cèdera jamais aux sirènes des commerçants de la mort et de la chaire humaine. Il saura toujours défendre les causes justes, sans haine, ni sentiment de vengeance. Si pour la « rue arabe » et les corporations arabo-intégristes, la mort de dizaines d’enfants et de femmes n’a pas de valeurs, puisque leur mort constituerait un moyen d’accès au paradis, pour les amazighs, la vie de chaque être humaine est sacrée et doit être défendu dans la légalité et le respect de l’Autre. Pour pouvoir évoluer, les arabo-intégristes et les arabistes doivent commencer par changer. Ce changement qui permettra de construire un avenir pour les générations futures, doit s’axer sur le rejet totale et définitif de la culture de la mort.

Lire aussi l’article sur : http://www.amazighworld.org/