mardi 6 janvier 2009

GAZA : SILENCE RADIO


Par Rapahelle Dreyfuss
pour Guysen International News

S’appuyant sur les leçons tirées de la guerre du Liban, l’armée israélienne a décidé de ne rien laisser au hasard et notamment de ne permettre à aucune information de filtrer depuis les terrains de combat. Ni téléphone portable, ni journaliste, attention rien ne passe.


Finie l’époque des journalistes « embarqués » dans les chars de Tsahal en plein combat. Fini le temps des communications depuis le front avec le monde extérieur. Les images de l’opération terrestre israélienne menée à l’intérieur de Gaza sont sont rares,voir inexistantes.

L’échelon militaire israélien a en effet décidé de contrôler jusqu’au dernier détail de son offensive à Gaza. Et tout stratège militaire le sait, pour conduire une bonne guerre, il faut en dire et en montrer le moins possible.

Les images qui parviennent au compte-goutte, ne sont jamais celles du combat à proprement parler. Elles ne sont jamais filmées sur le terrain puisque toutes les prises de vues sont réalisées depuis la frontière entre Gaza et Israël.

Certaines des images sont parfois volontairement filmées par l’armée israélienne à l’aide de caméras à infra rouge, une technique qui amplifie l’effet nébuleux de cette offensive terrestre, que l’on ne voit jamais.

Le discours est quand à lui toujours le même :

« Nous opérons selon le plan établi. Notre cible est le Hamas et sa branche militaire. Les civils de Gaza ne sont pas notre cible. Nous essayons d’éviter les pertes civiles, mais le Hamas est responsable de la situation. Ils utilisent les femmes et les enfants comme bouclier humain » explique ainsi Gal Avi Benayah, le Porte-parole en chef de Tsahal.

Un rabbin militaire bénissant les troupes, et des porte-paroles qui en disent le moins possible, la couverture du conflit est édulcorée et répond aux exigences du leadership israélien.

Rien ne filtre en revanche sur les opérations, les forces de frappes, les stratégies. Pour s’assurer de ce silence radio, tous les soldats israéliens ayant franchi la porte de la bande de Gaza ont laissé, côté israélien, leur téléphone portable. Aucune communication avec le monde extérieur n’est autorisée en temps de guerre. Et surtout, pas un seul journaliste n’a reçu jusqu’ici l’autorisation d’entrer à Gaza.

Reste à savoir, si la politique de communication israélienne va s’avérer payante.


Car entre temps, les images filmées par les caméramans gazaouis dans les hôpitaux, les bâtiments détruits ont été largement diffusées. Guerre des images, guerre des médias, guerre de communication. Israël a tranché : c’est la guerre tout court qui prévaut aujourd’hui.