samedi 17 janvier 2009

La Turquie contre l'idée de rompre les relations avec Israël


ERDOGAN, L'ISLAMISTE
Romandie News


ANKARA -
Le ministre turc des Affaires étrangères Ali Babacan a déclaré que son pays n'a pas l'intention de suspendre ses relations avec Israël en dépit des critiques sévères de son pays contre l'offensive israélienne à Gaza, a rapporté samedi l'agence de presse Anatolie.

M. Babacan s'est par ailleurs montré sceptique sur l'efficacité d'un cessez-le-feu unilatéral décrété par Israël pour mettre un terme à son offensive de 22 jours contre Gaza, attendu samedi dans la journée.

"Nous considérons qu'il est important que les canaux de communication restent ouvert"
, a dit vendredi M. Babacan, cité par Anatolie.

Rompre les liens avec Israël "pour satisfaire certains cercles ou au nom du populisme sera dommageable pour la région", a-t-il ajouté.

Le ministre a cependant admis que la Turquie, pays à majorité musulmane et principal allié d'Israël dans la région, avait "un autre ton pour s'adresser (à Israël) que dans le passé".

L'Iran et la Syrie ont appelé tous les pays à rompre leurs relations avec Israël. Le Qatar et la Mauritanie ont décidé vendredi de "suspendre" leurs relations avec l'Etat hébreu.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a violemment critiqué l'offensive israélienne à Gaza, la qualifiant de "sauvagerie".

Mais, dans le même temps, la Turquie a multiplié les efforts de médiation pour mettre un terme à la guerre et une délégation turque a fait des navettes entre Le Caire, où ont lieu la plupart des discussions, et la Syrie, où sont basés les dirigeants du Hamas.

Israël était sur le point d'approuver un cessez-le-feu unilatéral après avoir obtenu des assurances égyptiennes et américaines sur un arrêt de la contrebande d'armes vers Gaza, a indiqué un responsable gouvernemental israélien, ajoutant que les forces israéliennes resteront positionnées dans le territoire palestinien pour une durée indéterminée.

"Un cessez-le-feu solide et durable exige le consentement de toutes les parties. Un cessez-le-feu unilatéral ne donnera pas de résultats", a dit M. Babacan.

Les attaques de roquettes du Hamas sur Israël ne peuvent être justifiées mais le mouvement islamiste "ne peut être considéré comme un simple groupe armé de plusieurs milliers de personnes", a-t-il déclaré, relevant que le Hamas bénéficie d'un soutien populaire.

M. Babacan a indiqué que la Turquie avait présenté une nouvelle proposition de cessez-le-feu vendredi, mais a refusé d'en préciser les détails.

Il a affirmé que l'objectif était d'obtenir le retrait des forces israéliennes de Gaza, la sécurisation de la frontière entre Gaza et l'Egypte, à travers laquelle, selon Israël, des armes destinées au Hamas sont introduites, le déploiement d'observateurs internationaux, et la levée du blocus israélien sur Gaza.

La réconciliation des Palestiniens, divisés entre le Hamas et le Fatah du président Mahmoud Abbas, devrait aussi être une partie de la solution, a-t-il jugé.