dimanche 25 janvier 2009
Gaza : Israël interdit l’accès de la reconstruction à l’Iran
Jeudi dernier, Tzipi Livni a déclaré que son pays empêcherait le régime des mollahs d’intervenir dans les travaux de reconstruction de Gaza, comme il l’avait fait au Sud Liban pour renforcer sa présence dans la région.
L’annonce a été faite par la ministre israélienne des affaires étrangères pendant sa visite à Bruxelles pendant une rencontre avec les ministres européens des affaires étrangères. Livni a répété cette position à plusieurs reprises en précisant que cette tâche devait être assurée par les Etats Arabes. Elle a également invité ces Etats à s’organiser pour agir de concert et empêcher l’ingérence des mollahs dans cette affaire.
Réunis au Koweït, les Etats Arabes avaient deux jours plus tôt créé un fonds de deux milliards de dollars consacré à la reconstruction de la bande de Gaza. Ils doivent à présent comme l’a fait remarquer Livni, se montrer vigilants et ne pas laisser Téhéran s’incruster dans le processus pour reprendre ses marques à Gaza.
Cette annonce israélienne a déplu aux mollahs : ils ont immédiatement, c’est-à-dire ce même jeudi 22 janvier, annoncé la tenue à Téhéran de la première réunion du QG de la reconstruction de Gaza. La télévision du régime a même annoncé le programme iranien de reconstruction de Gaza : 100,000 maisons, 10 écoles, 5 mosquées, 500 boutiques, un hôpital et une université ! Le QG propose aussi de prendre en charge les traitements médicaux de 4000 blessés de la guerre et l’ensemble des orphelins palestiniens.
Cette annonce censée clore le bec de Livni et annoncer aux Arabes qu’il fallait composer avec Téhéran a surtout fait gueuler les Iraniens. Ils se demandent à combien va s’élever cette aide ? ils s’inquiètent car Ismaël Haniyeh, le chef du Hamas, a annoncé il y a quelques jours les détails de l’aide iranienne à son organisation en 2008 : en tout 250 millions de dollars dont 120 millions de dollars pour la gestion interne du Hamas, 45 millions pour trois ministères clefs, 60 millions pour les salaires des fonctionnaires, 1,8 M$ pour les pêcheurs et 15 M$ pour la bibliothèque de la résistance.
La colère des Iraniens est due au fait que l’Iran compte des millions de mal-logés, et 83% des habitants n’ont aucune couverture sociale. Il y a aussi 10 millions de handicapés dont 3 en état de paralysie avancée et le budget du régime pour ces malheureux n’excède pas 1 million de dollars par an soit 10 centimes par personne, alors que les palestiniens de Gaza qui sont 1,4 millions (au plus 180,000 familles) ont droit à une allocation de 1400 dollars par an et par famille. C’est plus que le salaire d’un an d’un fonctionnaire iranien.
Il y a un terroir de colère en Iran qui n’est jamais exploité, et s’il l’était, il pourrait changer la face du Moyen-Orient. Encore faut-il que les grandes puissances européennes veuillent cet autre Moyen-Orient.
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