dimanche 4 janvier 2009

Gaza : trois premières leçons


Nous sommes tous angoissés, inquiets mais aussi pleins d’espoirs en la réussite de la guerre contre le Hamas. Mais déjà trois leçons sont à tirer.

Nous avons dit : la guerre

Car il n’est plus temps de se voiler la face, d’accepter l’hypocrisie du monde et, hélas parfois, celle des Juifs et des Israéliens, en particulier parmi nos dirigeants politiques, en faisant semblant qu’Israël ne fait pas la guerre au Hamas mais cherche seulement à neutraliser leurs roquettes. Qu’est-ce à dire ? Alors, après le cessez le feu, ils pourront recommencer à reconstruire leur arsenal ? De qui se moque-t-on ? Si nos dirigeants n’ont pas pour objectif de détruire le régime du Hamas c’est qu’ils n’ont rien compris. On devait détruire le régime nazi mais non l’Allemagne. On devait détruire le régime de Saddam Hussein mais non l’Irak. On doit détruire le régime actuel iranien et non l’Iran. Et on doit en faire autant avec le Hamas

Si ce n’est pas la guerre que nous fait le Hamas, c’est quoi ? Voici un extrait d’un article dans Le Figaro (2janvier) de Georges Malbrunot, qui n’est pas, loin de là, un supporter d’Israël.
“Le Hamas a creusé des galeries souterraines, lui permettant d’échapper aux bombardements israéliens, et aux drones, ces avions sans pilote qui repèrent les cibles à frapper. Le Hamas compte également sur ces bunkers pour faire face à une offensive terrestre de Tsahal. Ils permettent de stocker des armes, voire même de s’entraîner, comme c’était le cas dans les tunnels récemment mis au jour à Hébron, en Cisjordanie. Plus de 400 roquettes artisanales ou de fabrication iranienne (Grad 1) ont été tirées, depuis une semaine. Le Hamas en dispose encore de plusieurs milliers, dont des katiouchas et des Grad 2, de plus longue portée, que les islamistes pourraient utiliser, en cas d’attaque terrestre. Les missiles pénètrent à Gaza, via les 200 à 300 tunnels de contrebande que le Hamas contrôle à la frontière avec l’Égypte, et dont une centaine seulement ont été détruits par Tsahal. Grâce à ces cavités, le Hamas a pu importer, selon Israël, 300 tonnes d’explosifs, qui lui manquaient pour la détonation des missiles, mais également des munitions antichars et
des fusils d’assaut. « Les Grad parviennent en pièces détachées à Gaza, puis sont assemblées par les experts du Hamas qui ont été formés en Syrie ou en Iran », souligne un diplomate. Comme le Hezbollah, le Hamas dispose de petites unités très mobiles, communiquant entre elles par talkie-walkie. Persuadé qu’une offensive militaire israélienne était inéluctable, le Hamas a établi ces derniers mois un haut conseil de guerre, dirigé par Ahmad al-Jabari, un des chefs des brigades Ezzedine al-Qassam, sa branche armée, et Saïd Siam, son ancien ministre de l’Intérieur dans le gouvernement d’union nationale palestinien.”

Le Hamas a déclaré la guerre le plus clairement possible contre Israël en menaçant non seulement de le vaincre mais de l’anéantir, de le rayer de la carte. Si nos dirigeants se refusent à faire la guerre aux Hamas, ils trahissent leur devoir, les Israéliens et les Juifs. Ce n’est hélas pas la première fois qu’ils se trompent.

Ils se trompent et ils nous trompent

Comment est-il possible qu’ils récidivent, une fois de plus, en faisant systémmatiquement le mauvais choix ? Ils se sont trompés avec Oslo, ce qui aurait pu être compréhensible pendant un premier temps. Mais, au lieu de voir qu’Arafat les a trompés, ils ont tenté de masquer leur colossale erreur, et ont trompé le peuple. Ils se sont trompés à nouveau quand Arafat a renoué avec le terrorisme. Ils se sont trompé en abandonnant le Sud Liban (et en trahissant les Libanais pro-israéliens qui tenaient la région). Ils ont ainsi fait la part belle au Hezbollah et nombreux - Le Lien, entre autres - avaient mis en garde sur les conséquences prévisibles. Ils se sont trompés an abandonnant Gaza, alors qu’il était évident pour tous que le Hamas n’attendait que cela pour prospérer.
Or ils oublient, et font oublier qu’ils sont coupables des conséquences de cette décision absurde. Tout le monde peut se tromper une fois, mais la récidive multipliée plusieurs fois, les rend coupables pour le moins d’incompétence. Ils sont, par inconscience et aveuglement, criminels pour avoir tué même sans l’avoir fait volontairement. Mais tout de même ce sont des centaines de morts israéliens, des milliers de Palestiniens et plus encore de Libanais qui ont payé de leur vie leurs fautes.
Le moins qu’il faut obtenir et de les disqualifier à jamais dans l’arène politique. Ils méritent au moins une enquête pour faire le bilan de leurs nuisances.
Comment ne pas être bouleversés, aujourd’hui même, parce que nos jeunes meurent, se battent, soouffrent et meurent par l’aveuglement de nos dirigeants.

Juifs, Israéliens, n’ayez pas la mémoire courte.


Refonder notre “hasbara”


La troisième leçon de ces récents événements est la nullité de nos services de “hasbara” qui ont fait la pire des erreurs en choisissant de se défendre au lieu d’attaquer. Ils n’ont cessé de se justifier, de prendre à témoin de leur bonne foi, de leur respect des droits de l’homme. Il fallait au contraire attaquer, dénoncer la guerre que nous préparait le Hamas, les traiter pour ce qu’ils sont, des barbares assoiffés de sang, qui tuent sans la moindre humanité, violent, lapident, coupent les mains des voleurs, défénestrent leurs alliés du Fatah. Il fallait stigmatiser ceux qui les soutiennent et auxquels on laisse libre cours à la haine et à la désinformation. Il fallait rétorquer fermement aux mensonges pieux du Quai d’Orsay et des dirigeants français, il fallait attaquer la Ligue arabe et les islamistes d’Iran et d’ailleurs, il fallait condamner sans aucune réserve les soi disant “droits de l’hommistes”, ces partisans de la politique de la paille dans les yeux d’Israël et de la poutre dans les yeux de nos ennemis.

Aujourd’hui il faut gagner la guerre. Demain il faudra changer totalement de politique et de dirigeants.

par Nessim Cohen Tanugi
arouts sheva